Des animaux mal socialisés en animalerie
C’est un triste record : la France est la championne d’Europe du nombre d’abandons de chiens et de chats, avec plus de 100 000 abandons chaque année selon la Société Protectrice des Animaux. Parmi les raisons identifiées de ces trop nombreux abandons figurent le sevrage trop précoce ainsi que la mauvaise socialisation des animaux vendus en animalerie. Ils seraient à l’origine de l’apparition de troubles ou de problèmes comportementaux chez ces animaux qui inciteraient leurs propriétaires à davantage les abandonner. Les animaleries seraient également plus propices aux achats « sur un coup de tête », lesquels se soldent aussi bien trop souvent par des abandons.
La vente de chiots et de chatons en animalerie interdite
C’est donc pour tenter de limiter ce nombre trop important d’abandons et, que les députés ont adopté un nouvel amendement qui prévoit d’interdire la vente de chiots et de chatons en animalerie dès 2024. Ce vote est intervenu mercredi 27 janvier 2021 dans le cadre de l’examen d’une proposition de loi contre la maltraitance animale par l’Assemblée Nationale. Cette interdiction, qui est déjà en vigueur chez nos voisins britanniques, est pour Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes et vétérinaire, « une victoire qui concrétise un mouvement amorcé par de nombreuses enseignes ».
La vente en ligne mieux encadrée ?
Les petites annonces de vente en ligne d’animaux de compagnie seront quant à elles toujours autorisées mais réservées aux éleveurs et aux associations de protection animale et donc interdites aux particuliers. Notons cependant que c’était déjà le cas sur les plateformes de petites annonces en ligne car tout particulier qui souhaitait y vendre un chien ou un chat devait s’enregistrer en tant qu’éleveur auprès de la chambre d’agriculture de son département afin de pouvoir faire figurer son numéro SIREN sur sa petite annonce.
En revanche, l’amendement voté mercredi dernier prévoit que les particuliers pourront continuer à publier des annonces s’ils souhaitent faire don de leur animal sans formalité supplémentaire…ce qui, selon plusieurs députés, ne serait pas suffisant pour lutter contre les trafics d’animaux que ces plateformes en ligne facilitent.
Le gouvernement a également convenu d'une charte d'encadrement de la vente avec Leboncoin qui s’engage à faire préciser le numéro d'identification de l'animal, son âge, sa race ainsi son statut vaccinal sur les petites annonces publiées. En revanche, d'autres plateformes comme Facebook Marketplace, où les annonces sont toutes aussi nombreuses, ne seront pas concernées.