On parlera alors de trouble du comportement lorsqu’il y aura apparition d’une attitude gênante de la part du chien ayant des conséquences sur les relations qu’il aura avec les humains ou les autres espèces.
Je vous propose de lister ici les principaux troubles du comportement auxquels sont confrontés la plupart des propriétaires de chiens.
Anxiété de séparation
A l’état naturel, le chiot, dès ses 4 mois, opère un détachement auprès de ses parents, et notamment de sa mère, afin de développer une certaine autonomie. Or, lorsque nous, chers humains, adoptons un chiot à l’âge de 2 mois, on porte énormément d’importance à cette petite boule de poils trop mignonne. Cette attitude engendre à coup sûr un hyper-attachement de la part de notre cher toutou.
Sachez que vous devenez, suite à l’adoption, le second être d’attachement de votre chien, le premier étant sa mère. Bien entendu, ce lien est indispensable pour permettre à votre chiot de se sentir en sécurité mais si vous entretenez cet attachement et que vous ne procédez pas à un détachement de manière progressive, la séparation sera stressante et engendrera des comportements gênants tels que des destructions, de la malpropreté ou encore des vocalises de la part de votre chien en votre absence.
Troubles de la communication
On distinguera deux types de troubles concernant la communication : le trouble de communication intra spécifique, c’est à dire entre les chiens, ainsi que le trouble de communication inter spécifique, à savoir entre l’humain et le chien.
Les troubles de la communication intra spécifiques (entre chiens)
Ces troubles de la communication peuvent être liés à de mauvais apprentissages des codes de communication canins soit parce que la mère n’a pas été très présente lors du développement des chiots, soit parce qu’en tant que nouvelle famille d’adoption, vous n’avez pas suffisamment proposé à votre chien des rencontres avec ses congénères de manière régulières et positives.
Ces troubles peuvent également être liés à un problème physique, comme des problèmes de vue, d’ouïe ou d’odorat par exemple, ce qui rendra le chien vulnérable et donc peu sûr de lui dans ses contacts avec ses congénères.
Puis, ces troubles de la communication intra spécifique peuvent aussi être engendrés par une mauvaise expérience avec un chien peu sociable ou une répétition de mauvaises expériences avec d’autres chiens.
Enfin, si votre chien n’a pas de contacts réguliers avec ses congénères, ou s’il a des contacts uniquement en laisse, il pourrait développer ce que l’on appelle une dyssocialisation primaire. Je m’explique : il connait les codes canins mais, étant peu sollicité, il finit par les oublier au fil du temps et développe donc une crainte ou une agressivité face à ses congénères, n’ayant pas l’habitude de les côtoyer.
Un travail de rééducation est alors possible mais cela demande du temps. La meilleure solution reste la prévention afin d’éviter d’en arriver à un tel stade.
Les troubles de la communication inter spécifiques (entre humain/chien)
Ces troubles de la communication sont principalement liés à une mauvaise connaissance du chien, une mauvaise appréhension de sa nature, une mauvaise interprétation de ses signaux d’apaisement et de prévention ainsi qu’une incohérence concernant l’attitude de l’humain.
On remarquera alors chez un chien atteint de ce trouble, un déséquilibre notamment pour le partage des ressources (jouets, espace, nourriture) ainsi que la gestion de la frustration. Le chien aura des difficultés à écouter ses humains, il testera énormément, sera sans cesse en demande d’attention face à ses maitres, se couchera toujours dans les endroits les plus stratégiques de la maison (couloir, canapé, passage de porte, etc.), pourra détruire ou être malpropre lors de l’absence de ses maîtres car il n’arrivera pas à gérer sa frustration, pourrait avoir des attitudes agressives lors du repas ou lorsque son maitre cherche à le contrôler.
J’ajoute cependant que si votre chien adopte un ou plusieurs de ces comportements, cela ne signifie pas forcément qu’il se place dans ce trouble, ces attitudes peuvent également être liées à un mauvais apprentissage, une incohérence du maître dans l’éducation ou encore un manque de dépense régulière par exemple.
Vous l’aurez compris, pour ce qui concerne ce trouble, ce sont, très souvent, les maîtres qui sont en cause car ils ne connaissent pas suffisamment le langage canin. Ils interprètent souvent de la mauvaise manière certaines attitudes et ne réagissent donc pas en conséquence.
Il faut donc faire attention à ne pas faire preuve d’anthropomorphisme c’est à dire prêter, en l’occurrence ici, aux chiens, des sentiments et des caractéristiques comportementales humains. Cela va, à plus ou moins long terme, engendrer des dysfonctionnements dans la relation maitre / chien. Même si, en éducation, on a tendance à faire des rapprochements et des analogies entre l’éducation d’un enfant et l’éducation d’un chiot, il ne faut jamais oublier qu’un chien reste un chien avec ses particularités, son fonctionnement, ses instincts et ses propres moyens de communication.
J’ajouterai pour finir que la rééducation des chiens atteints de troubles du comportement, que ce soit lié à un déséquilibre dans la relation maitre/chien, des problèmes de communication ou à un hyper-attachement, doit se faire avec l’aide d’un éducateur canin, d’un comportementaliste canin ou d’un vétérinaire (les trois en même temps c’est encore mieux) afin que le travail soit réellement efficace, cohérent et adapté au trouble rencontré. De plus, n’oubliez pas qu’il faut toujours déterminer la cause d’un problème. Si vous ne réglez que le symptôme, cela aura comme effet de mettre un pansement sur une jambe de bois.