Les maladies cardio-vasculaires du Cavalier King Charles
L’endocardiose mitrale ou maladie valvulaire dégénérative chronique
L’endocardiose mitrale est une maladie qui affecte la valve mitrale, la valve qui sépare l’oreillette gauche du ventricule gauche, au niveau du cœur. N’étant plus parfaitement étanche, la valve laisse alors le sang refluer en sens inverse et est à l’origine de l’apparition de signes d’insuffisance cardiaque congestive qui comptent une intolérance à l’effort, de la toux et des difficultés respiratoires.
Cette affection héréditaire est très fréquente chez le Cavalier King Charles. En règle générale, elle évolue lentement et de façon insidieuse pendant plusieurs mois ou années. Il n’existe pas de traitement qui permettent de guérir la maladie mais il est toutefois possible de mettre en place des traitements symptomatiques qui permettent de ralentir l’évolution de l’insuffisance cardiaque.
Aucun test génétique n’existe encore à ce jour pour dépister la maladie chez les géniteurs mais les éleveurs sont encouragés à réaliser une surveillance régulière de leurs chiens reproducteurs (échocardiographies) afin d’écarter les chiens atteints de façon précoce de la reproduction.
La persistance du canal artériel
La persistance du canal artériel est une anomalie congénitale (présente à la naissance) qui consiste en un défaut de fermeture du canal artériel au cours des premières semaines de vie du chiot. Ce canal relie l’artère pulmonaire à l’aorte pendant la vie fœtale. Il permet de shunter les poumons qui ne sont alors pas fonctionnels. Quand il est encore présent à la naissance, ce canal est alors responsable d’une mauvaise oxygénation du sang et de signes généraux comme un retard de croissance et un mauvais état général. Petit à petit, la persistance du canal artériel peut conduire au développement d’une insuffisance cardiaque congestive.
Touchant plus souvent les femelles, cette affection peut être totalement guérie en ayant recours à un traitement chirurgical si le diagnostic a été suffisamment précoce et que le cœur n’a pas eu le temps de s’endommager.
L’occlusion de l’artère fémorale
L’occlusion de l’artère fémorale est une maladie vasculaire qui se caractérise par la formation d’un caillot sanguin qui bouche l’artère fémorale. Cette affection ne provoque généralement aucun symptôme car une circulation sanguine collatérale prend le relai. Elle est détectée de façon fortuite au cours d’un examen vétérinaire.
Les maladies de la peau du Cavalier King Charles
L’ichtyose
L’ichtyose est une maladie dermatologique liée à un trouble de la kératinisation. Elle se manifeste par l’apparition de squame et d’une peau rugueuse et épaissie. Chez le Cavalier King Charles, il existe deux formes d’ichtyose :
- une forme bénigne qui se caractérise par une atteinte cutanée limitée autour des mamelles,
- une forme grave qui associé des atteintes cutanées et une kératoconjonctive sèche (voir la section "Les maladies des yeux du Cavalier King Charles").
Aucun traitement curatif n’existe à ce jour mais il existe des traitements qui permettent de réduire les symptômes de la maladie.
Un test ADN de dépistage est disponible.
Le granulome éosinophilique
Le granulome éosinophilique est une maladie qui se manifeste par la présence de nodules et de plaques non prurigineuses dans la gueule, les amygdales et/ou sur la peau du chien. Les lésions peuvent régresser spontanément ou à la suite d’un traitement à base de glucocorticoïdes.
La dermatite à Malassezia
La dermatite à Malassezia est une dermatose liée à la prolifération d’une levure qui fait partie de la flore commensale de la peau du chien. Certaines races de chien comme le Cavalier King Charles y semblent prédisposées. La dermatose se caractérise par une peau rouge, grasse et généralement prurigineuse. La dermatite à Malassezia se traite à l’aide d’un traitement antifongique.
La dysplasie folliculaire des poils noirs
La dysplasie folliculaire des poils noirs est une affection cutanée qui se manifeste par une perte de poils uniquement sur les régions à poils noirs. Les premiers signes de cette maladie peu fréquente se manifestent vers l’âge de 1 mois. La maladie ne se guérit pas mais elle n’affecte en aucun cas la qualité de vie de l’animal.
Les maladies immunologiques et hématologiques du Cavalier King Charles
Le déficit immunitaire indéterminé
Le Cavalier King Charles est une race de chien connue pour souffrir d’un déficit immunitaire qui le prédispose aux maladies respiratoires provoquées par Pneumocystis carinii, un champignon pathogène opportuniste. On ne sait pas exactement pour quelles raisons mais le Cavalier King Charles, comme le Teckel, ne produiraient pas d’anticorps contre ce micro-organisme. Ce déficit reste cependant assez rare.
La macrothrombocytopénie congénitale
La macrothrombocytopénie congénitale est davantage une particularité hématologique du Cavalier King Charles qu’une maladie à proprement parler car elle ne provoque généralement aucun symptôme chez le chien. Il s’agit d’une concentration plaquettaire inférieure à la normale et de la présence de plaquettes sanguine plus larges que la normale.
Les maladies musculo-squelettiques du Cavalier King Charles
La hernie inguinale
Une hernie inguinale correspond au passage d’organe abdominaux au travers du canal inguinal. Le chien se retrouve alors avec une masse, de consistance molle, entre la face interne de sa cuisse et son ventre. La masse peut aussi se retrouver en région scrotale (on parle alors de hernie scrotale). La hernie inguinale pourrait notamment être liée à une faiblesse musculaire de l’anneau inguinal. Si des facteurs héréditaires et génétiques entrent en jeu, il existe cependant d’autres facteurs prédisposant à l’apparition d’une hernie inguinale comme l’obésité, l’âge ou la gestation. Une hernie inguinale non compliquée se traite généralement bien chirurgicalement.
La luxation de l’épaule
La luxation de l’épaule correspond à un mouvement anormal entre l’omoplate et l’humérus (os du bras) dans un ou plusieurs plans. Elle entraîne l’apparition d’une boiterie intermittente du membre antérieur et de douleurs articulaire dès la première année de vie du chien. Des traitements chirurgicaux existent. S’ils sont possibles, ils doivent être envisagés assez précocement afin de limiter la fonte musculaire et l’apparition d’une arthrose.
La luxation de la rotule
On parle de luxation de la rotule lorsque ce petit os constitutif de l’articulation du genou (ou grasset chez le chien) sort de sa loge anatomique, normalement située dans une fosse osseuse en avant du fémur, lors des mouvements de flexion-extension. Cette affection orthopédique congénitale, souvent associée à d’autres anomalies du tibia et du fémur, est responsable d’une boiterie d’une ou des pattes arrières. Des traitements médicaux et chirurgicaux sont envisageables selon le grade de la luxation.
La dystrophie musculaire liée au chromosome X
Également appelée myopathie dystrophique héréditaire liée au chromosome X, cette affection est responsable d’un ensemble de signes cliniques tels qu’un retard de croissance qui apparaît à partir des deux mois de l’animal, une faiblesse musculaire généralisée, des troubles de la démarche et des difficultés à s’alimenter. Elle se solde hélas vers de le décès de l’animal aux alentours de ses 2-3 ans consécutif à l’apparition de complications digestives, cardiaques et respiratoires. Il n’existe aucun traitement curatif à ce jour bien que des études de thérapie génique soient en cours.
La myosite des muscles masticateurs
La myosite des muscles masticateurs est une maladie auto-immune qui entraîne une contracture suivie d’une destruction des muscles des mâchoires. La maladie se manifeste par un gonflement douloureux des muscles masticateurs, un abattement de l’animal et à des difficultés à s’alimenter. Chez le Cavalier King Charles, les premiers symptômes de la maladie peuvent apparaître de façon précoce, dès ses 10 à 12 semaines. Le traitement médical repose sur l’administration précoce de médicaments corticoïdes à des doses immunosuppressives.
La dysplasie temporo-mandibulaire
La dysplasie temporo-mandibulaire est une anomalie congénitale de l’articulation de la mâchoire. Elle se traduit par des douleurs à l’ouverture de la gueule voire par un blocage de la gueule en position ouverte à la suite d’un bâillement lorsqu’une luxation de l’articulation y est associée. Les chiens qui en sont atteints peuvent également être victime de bruxisme (grincement des dents), de bâillements répétés et d’anorexie. Le traitement peut consister en une réduction manuelle (le vétérinaire remet la mâchoire en place manuellement) ou en une intervention chirurgicale.
La dysplasie oculo-squelettique
La dysplasie oculo-squelettique désigne un ensemble de malformations congénitales responsables de déformations des pattes avant, d’un nanisme, de problèmes articulaires et d’un développement anormal de la rétine. Les premiers signes de cette maladie rare se décèlent très tôt dans la vie du chiot, vers ses 4 à 6 premières semaines. Aucun traitement n’est disponible.
Les maladies neurologiques du Cavalier King Charles
La myopathie à collapsus épisodique
Aussi appelée syndrome de chute épisodique ou bien encore « dyskinésie paroxystique », cette maladie se manifeste par la survenue d’un état de raideur musculaire généralisée à la suite d’un effort, d’un stress ou d’une excitation du chien. Cette hypertonicité des muscles entraîne la chute de l’animal (le collapsus) et une démarche en « bunny-hopping » (en « saut de lapin ») au cours de crises assez brèves. Très fréquentes chez le Cavalier King Charles, la mutation qui est à l’origine de cette affection héréditaire fait l’objet d’un test ADN de dépistage. Chez les chiens atteints, on utilise des myorelaxants pour contrôler les crises et on évite les émotions fortes et les exercices trop violents. La maladie n’évolue pas dans le temps et ses signes apparaissent généralement entre les 3 et 7 mois de l’animal.
L’épilepsie essentielle
L’épilepsie essentielle est une affection du système nerveux central qui se traduit par la survenue de crises convulsives partielles ou généralisées. Chez le Cavalier King Charles, des crises partielles peuvent prendre la forme de « gobage de mouches imaginaires ». L’épilepsie essentielle ne se guérit pas mais un traitement médical permet d’espacer les crises et de diminuer leur intensité dans la plupart des cas. Ce traitement est à vie.
La surdité neurosensorielle
La surdité congénitale peut toucher une seule ou les deux oreilles dès les 3 à 4 semaines de l’animal. Elle est liée à des anomalies de développement de certaines structures de l’oreille interne. Aucun traitement n’existe mais l’animal s’habitue généralement assez bien à son handicap, lorsqu’un environnement adapté est mis en place.
La syringomyélie ou le syndrome de Chiari
Très fréquent chez le Cavalier King Charles, la syringomyélie consiste en une malformation de l’arrière du crâne, ce qui entraîne une compression de l’encéphale au niveau de la jonction entre le cerveau et la moelle épinière. Cette compression gène l’écoulement normal du liquide céphalo-rachidien (le liquide qui baigne le système nerveux central) et crée une cavité au sein de la moelle épinière. La maladie provoque des douleurs cervicales, des démangeaisons de la face et du cou ainsi que des signes neurologiques (ataxie, parésie…). Il existe des traitements médicaux permettant de limiter les symptômes de la maladie dont la douleur et un traitement chirurgical.
Les maladies des yeux du Cavalier King Charles
Les anomalies oculaires multiples
De façon congénitale, le Cavalier King Charles peut souffrir d’anomalie oculaires multiples parmi une microphtalmie (œil d’une taille anormalement petite), une persistance de l’artère hyaloïde (reliquat d’un vaisseau de l’œil présente normalement pendant la vie fœtale) et une cataracte congénitale (opacification du cristallin).
La cataracte héréditaire
Une cataracte est une opacification progressive du cristallin menant, à terme, à la cécité de l’animal. Chez le Cavalier King Charles, cette affection est suspectée d’être héréditaire et peut toucher les animaux de moins de 6 mois. Un traitement chirurgical est possible.
Les cils ectopiques et le distichiasis
Un cil ectopique est un cil qui émerge directement de la conjonctive des paupières alors que le distichiasis est une rangée de cils surnuméraires anormalement implantés le long de la paupières libres. Ces cils frottent sur la cornée de l’œil et provoquent gêne et douleurs. Ils peuvent se compliquer par la formation d’un ulcère cornéen. Des traitements chirurgicaux existent.
L’entropion
L’entropion est un enroulement du bord libre de la paupière vers l’intérieur de l’œil. La mise en contact des poils qui recouvrent la paupière avec l’œil provoquent une inflammation des surfaces de l’œil. Cette inflammation occasionne des douleurs et de la gêne chez l’animal et peut se compliquer par la formation d’un ulcère cornéen. L’entropion se traite à l’aide d’un acte chirurgical.
La kératoconjonctivite sèche
Aussi appelée syndrome de l’œil sec, la kératoconjonctivite sèche correspond à un défaut de production de larmes qui occasionne un dessèchement des yeux et tous les signes qui y sont liés : rougeur des yeux, œil sale et purulent apparition de vaisseaux sanguins dans les yeux, perte de transparence de la cornée etc. Les symptômes de la maladie se traitent le plus souvent à l’aide d’un traitement médical bien que des solutions chirurgicales peuvent, selon les cas, être envisagées. Chez le Cavalier King Charles, le syndrome de l’œil sec peut être associé à une ichtyose (voir les maladies dermatologiques du CKC). Un test ADN de dépistage existe.
La dystrophie cornéenne
La dystrophie cornéenne est une affection qui se traduit par une perte de transparence de la cornée, au niveau des deux yeux. Suspectée d’être héréditaire, la maladie qui apparaît vers les 2 à 4 ans de l’animal peut aboutir à des troubles de la vision si les lésions cornéennes sont étendues.
La dysplasie oculo-squelettique
Voir la section « Les maladies musculo-squelettiques du Cavalier King Charles »
Le lenticône postérieur
Le lenticône postérieur est une déformation congénitale du cristallin qui peut être associée à d’autres anomalies oculaires comme la cataracte.
Les maladies respiratoires du Cavalier King Charles
Le syndrome brachycéphale
Aussi appelé syndrome obstructif respiratoire des races brachycéphales (au crâne court), ce syndrome associe des troubles squelettiques, digestifs et respiratoires (dyspnée, sifflements, ronflements et intolérance à l’effort). Chez les chiens qui présentent ce symptôme, il est donc conseillé d’éviter le surpoids, les montées de stress et d’excitation, les grosses chaleurs et l’activité physique trop intense pour ne pas induire une détresse respiratoire aiguë. Des techniques chirurgicales visant à augmenter l’afflux d’air entrant dans les voies respiratoires supérieures existent.
La pneumonie à Pneumocystis
La pneumocytose est une maladie respiratoire causée par un agent pathogène opportuniste : Pneumocystis carinii. Elle touche les jeunes chiens qui souffrent d’un déficit immunitaire et engendre des troubles respiratoires ainsi qu’un amaigrissement. Le traitement est médical et repose sur l’administration d’antibiotiques mais la maladie à tendance à récidiver.
Les maladies digestives du Cavalier King Charles
La pancréatite
La pancréatite est une inflammation du pancréas. Elle entraîne une perte de poids, des vomissements, des douleurs abdominales et un abattement. La génétique n’est qu’un seul facteur d’apparition de la maladie parmi d’autres facteurs tels que l’obésité, une mauvaise alimentation, l’administration de certains médicaments ou bien encore un trouble endocrinien. Le traitement est médical et consiste uniquement à soulager les symptômes de la maladie.
L’insuffisance pancréatique exocrine
L’insuffisance pancréatique exocrine est un défaut de production des enzymes pancréatiques digestives par le pancréas. L’affection se manifeste par un amaigrissement et des diarrhées chroniques avec un aspect huileux. Le traitement repose principalement sur l’administration d’une alimentation adaptée et d’enzymes pancréatiques par voie orale.
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