Anatomie et morphologie de la queue du chien
La queue du chien, également appelée appendice caudal ou fouet, constitue le prolongement de sa colonne vertébrale. Elle est constituée de 18 à 22 vertèbres caudales ou coccygiennes mais ce nombre peut subir d’importantes variations selon la race de chien à laquelle on a affaire. Les premières vertèbres caudales sont assez complexes et ont une forme qui se rapproche des dernières vertèbres lombaires du chien alors que les dernières se résument à de simples pièces osseuses en forme de sablier.
On définit la longueur de la queue à partir de la pointe du jarret du chien (voir la flèche de l'illustration ci-dessous). Ainsi, une queue dépassant la pointe du jarret est qualifiée de « longue » (exemple : le Basset Hound). Une queue « moyenne » (exemple :le Dalmatien) arrive au niveau du jarret alors qu’une queue « courte » (exemple : le Bull Terrier) n’atteint pas le jarret.
Certaines races de chien possèdent quant à elle des queues naturellement courtes (brachyourie) ou absentes (anourie). C’est par exemple le cas du Boston Terrier ou du Corgi.
La queue peut être « attachée bas » (A), chez les chiens ayant une croupe oblique ou convexe ou « attachée haut » (B) chez des chiens ayant une croupe horizontale.
Au repos, on distingue trois types de ports de queue principaux : le fouet tombant (exemple : le Berger Allemand), le fouet relevé (exemple : le Beagle) et le fouet horizontal (exemple : le Golden Retriever). Le port de queue peut cependant varier selon le contexte (voir paragraphe suivant sur le rôle de la queue du chien).
Selon les races de chien, leurs queues peuvent prendre différentes formes. Ainsi, parmi les chiens qui ont un port de queue :
- tombant, on distingue les formes de queues :
- en cimeterre (exemples : le Berger Allemand, le Berger Belge, le Dalmatien)
- en J (exemple : le Beauceron),
- en S (exemple : le Barzoï),
- relevé, on distingue les queues :
- en chandelle (exemple : le Westie),
- en faucille (exemples : le Husky Sibérien, le Bichon),
- en sabre (exemple : le Basset Hound, le Beagle, le Coton de Tuléar),
- enroulées (exemple : le Carlin),
- en crosse (exemple : le Lévrier Afghan).
Les mouvements de la queue du chien sont permis par la grande flexibilité des articulations entre les vertèbres et par la présence de nombreux muscles parmi :
- les muscles extrinsèques de la queue dont le rôle est d’abaisser la queue,
- les muscles intrinsèques de la queue dont :
- les muscles intertransversaires qui mobilisent la queue latéralement,
- les muscles sacro-coccygiens dorsaux qui sont des releveurs de la queue,
- le muscle sacro-coccygien ventral qui est un abaisseur de la queue.
Le rôle de la queue du chien
La queue du chien est une partie de son corps très visible qui occupe un rôle essentiel dans la communication visuelle intraspécifique (entre congénères) et interspécifique (avec d’autres espèces animales dont l’être humain).
Ainsi, la position de la queue (son port), ses mouvements dans l’espace ainsi que sa vitesse de battement indiquent l’état émotionnel dans lequel se trouve le chien et donnent des indices relativement fiables sur ses intentions.
(A) Quand la queue du chien est haute et dressée à la verticale, elle reflète la posture du chien « sûr de lui », dans une attitude plutôt positive.
(B) Si, en revanche le fouet est raide et immobile en position haute, les poils de l’échine dorsale dressés, les oreilles tendues vers l’avant, la gueule entrouverte avec les crocs apparents dans une position bien campée, le chien se trouve plutôt dans une posture de menace avec assurance.
(C) Quand la queue du chien est plaquée sous son ventre, le chien a peur.
(D) Une position basse de la queue du chien peut aussi évoquer une posture de menace sans assurance. Elle s’accompagne alors d’oreilles basses, d’une gueule ouverte et des poils dressés.
(E) Quand le chien remue la queue, c’est le signe d’une certaine excitation. Elle peut être positive (signe de gaîté) ou négative (signe de que le chien est mal à l’aise dans une situation donnée). Des battements rapides de faible amplitude dans une position haute de la queue évoquent généralement un état de nervosité important du chien. Des battements rapides et larges sont quant à eux généralement révélateurs d’un état d’esprit joyeux.
Notez cependant qu’il est aussi important de se fier au placement « naturel » de la queue de votre chien lorsqu’il est dans un état émotionnel neutre et calme. Comme expliqué précédemment, ce placement n’est pas universel et n’est donc pas le même pour tous les chiens. Par exemple, une queue placée sous le ventre chez un chien qui la porte naturellement de cette façon (exemples : le Barzoï, le Whippet…) ne signifiera ainsi pas forcément que le chien a peur.
A ne pas oublier !
La façon dont se tient le chien (sa posture générale), la position de son corps, de ses oreilles, le hérissement de ses poils et ses expressions faciales sont aussi des moyens de communication visuelle qui peuvent nous renseigner sur son « état d’esprit » du moment. Il ne faut donc pas s’en tenir à la seule observation de la position et des mouvements de sa queue pour interpréter l’attitude d’un chien.
Pourquoi coupe-t-on la queue d’un chien ?
La caudectomie, ou anglaisage, désigne le fait de couper la queue d’un chien. Cette pratique ancienne était initialement utilisée chez les chiens d’utilité - chiens de chasse, chiens de garde ou de troupeaux - afin d’éviter les blessures à la queue (morsures entre congénères, blessures dans les ronces etc) dans l’exercice de leurs fonctions. Cette partie du corps est en effet relativement mal vascularisée et a tendance à mal cicatriser.
Au cours du temps, ces raisons utilitaires et sécuritaires ont cédé la place à des raisons esthétiques chez les chiens de compagnie et l’écourtage de la queue s’est davantage pratiqué en relation avec un standard de race à respecter.
Bien qu’elle soit interdite en Europe, la caudectomie est toujours autorisée et pratiquée de nos jours en France mais à la condition que l’opération soit réalisée dans les 5 jours au maximum qui suivent la naissance du chiot, tant que les terminaisons nerveuses ne sont pas encore complètement développées afin d’éviter que le chiot ne souffre. Les vétérinaires peuvent néanmoins refuser de pratiquer cette opération quand elle a des visées purement esthétiques.
En France, la coupe de la queue ne fait cependant plus partie des défauts éliminatoires pour la confirmation d’un chien au LOF.
La pratique de la caudectomie fait actuellement l’objet de vifs débats. Parmi les arguments en sa défaveur, on pense que les chiens dont on a coupé la queue:
- sont ainsi privés d’un moyen important de communication, qui est susceptible de créer une certaine ambiguïté dans les rencontres entre congénères ou d’être à l’origine d’une perte d’avertissement d’une attitude agressive vis-à-vis de l’être humain,
- pourraient souffrir de troubles de l’équilibre.
Les anomalies et les affections de la queue du chien
La queue du chien peut être le siège d’anomalies ou d’affections parmi :
La brachyourie
Il s’agit d’un raccourcissement congénital de la queue par diminution du nombre de vertèbres caudales chez un chien de race à queue longue. Cette anomalie n’entraîne généralement qu’un préjudice esthétique chez les chiens nés avec, sauf chez les chiens qui souffrent également de spina bifida (anomalie du développement embryonnaire touchant certaines vertèbres) qui peuvent alors présenter des signes neurologiques graves. Le défaut peut cependant entraîner un refus de confirmation au LOF du chien atteint quand le standard exige que le chien en soit exempt. Le Berger Australien, le Cocker Anglais ou bien encore l’Épagneul Breton sont des races prédisposées à la brachyourie.
Le syndrome de la queue morte
Également appelée « syndrome de la queue cassée » ou « syndrome de la queue d’eau froide », le syndrome de la queue morte est une affection sans gravité qui entraîne l’apparition de douleurs et d’une flaccidité de la queue. En général, ces symptômes disparaissent spontanément en quelques jours. Les causes de l’affection sont encore mal connues mais on suspecte que des dommages musculaires au niveau du coccyx puissent en être à l’origine. Plusieurs races sont prédisposées à développer cette affection comme le Labrador et le Pointer (bien que tous les chiens puissent en être affectés).