Votre chien attend que vous ayez le dos tourné pour chaparder les gâteaux apéro que vous venez d’installer sur la table basse ? Ou encore si votre chien vous aide à débarrasser la table en vidant tous les restes présents, alors c’est que vous êtes au bon endroit ! Cet article est fait pour vous et vous permettra à coup sûr de trouver une solution à votre problème.
Les règles de vie à mettre en place à la maison
Tout d’abord, et avant toute chose, il est primordial de refaire un point sur les règles de vie à mettre en place à la maison pour permettre une bonne adaptation du chien dans son environnement. Cela peut paraître inutile lorsque l’on veut « seulement » résoudre le problème du vol de nourriture, mais, au contraire, il faut voir ce « petit » problème dans un contexte plus général avec, peut- être, des incohérences à pointer qui feront que, quelque soit la technique utilisée pour résoudre ce problème, elle ne fonctionnera pas si l’environnement n’est pas cohérent.
Règle n°1 : vous devez gérer les ressources de votre animal, que ce soit la nourriture, l’espace ou les contacts, cela doit être clairement défini et surtout respecté de tous. Je tiens à préciser avant de détailler mon propos sur cette première règle, que les points qui vont suivre sont à mettre en place uniquement si vous avez un chien avec un comportement plutôt gênant et qui a tendance à « déborder ». Ces quelques points pourront être adoucis et adaptés selon vos envies, le caractère de votre chien et l’environnement proposé.
Gestion de la nourriture : votre chien doit manger une ou deux fois par jour et ce à heures fixes. Et si la gamelle d’eau doit quant à elle être en libre service, en revanche, la ration de croquettes (ou autre alimentation, selon votre choix) doit être donné à heures fixes et dans un laps de temps défini (pas plus de 15 min pour le chien adulte, et jusqu’à 30min pour le chiot).
Gestion de l’espace : votre chien doit impérativement avoir son espace (niche d’intérieur, panier, tapis, etc.) et savoir y aller lorsque vous lui demandez de le faire. Par ailleurs, si vous ne souhaitez pas que votre chien accède à toutes les pièces de la maison, des zones interdites doivent être clairement définies et respectées de tous les membres de la famille.
Gestion des contacts : vous devez être à l’initiative des contacts que vous avez avec votre animal, si votre chien réclame votre attention, quémande des caresses, ou saute sur toutes les personnes qui entrent dans votre foyer : cela signifie qu’il est dans une gestion totale des contacts et ce n’est pas correct. Vous devez toujours décider de quand commence et se termine un contact (caresse, « bonjour », séance de jeu, etc.).
Pour ce faire, si votre chien réclame votre attention (en aboyant, en soulevant votre bras avec sa tête, en se plaçant devant vous, etc.), ignorez-le, attendez qu’il passe à autre chose et ensuite uniquement, invitez-le pour un contact et n’attendez pas qu’il se lasse de ce contact, anticipez et indiquez-lui que vous décidez que ce temps est terminé, par un « c’est fini » par exemple et/ou en le re-dirigeant vers autre chose : au panier, dehors, etc.
Règle n°2 : vous devez toujours être cohérent en tant que maître. Une règle mise en place doit être suivie par tous les membres de la famille à la lettre. Surtout avec un chien qui a tendance à « tester ». En effet, votre attitude est un élément majeur de l’éducation et, de manière plus générale, de votre relation avec votre animal. Si votre chien vous considère comme un être non fiable, il n’hésitera pas à n’en faire qu’à sa tête. Par ailleurs, une attitude incohérente n’étant que très peu rassurante pour votre chien, cela pourrait engendrer par la suite d’autres problèmes de comportement. Soyez donc vigilant quant à votre attitude.
Règle n°3 : veillez également à respecter les besoins de votre animal. En plus (bien évidemment), de combler les besoins primaires tels que manger, boire et dormir, un chien en bonne santé est un chien qui n’a pas de « manques » en termes de dépenses sociale, intellectuelle, physique et olfactive. Alors comment faire pour qu’un chien ne soit pas en pénurie ?
- Dépenser son chien socialement : multiplier le plus régulièrement possible les rencontres congénères contrôlées et positives et promener son chien dans des environnements différents au quotidien.
- Dépenser son chien intellectuellement : le stimuler quotidiennement intellectuellement à l’aide d’exercices/jeux d’obéissance (l’obé-rythmée par exemple), le stimuler avec des jouets d’occupation intelligents, lui apprendre de nouveaux « tours », de nouvelles indications et ce tout au long de sa vie.
- Dépenser son chien physiquement : lui proposer de grandes balades (minimum 30 min/jour) où il pourra se défouler vraiment.
- Dépenser son chien olfactivement : l'emmener quotidiennement dans de nouveaux lieux où il pourra découvrir de nouvelles odeurs. Le balader tous les jours afin qu’il ne s’ennuie pas dans son jardin et qu’il puisse avoir accès à tous les « messages » laissés par ses copains.
Règle n°4 : mettre en place une bonne éducation. Effectivement, cela peut paraître évident, mais il est néanmoins important de le rappeler. Un chien bien dans ses pattes et surtout bien dans sa « famille », est un chien qui a un cadre, qui a un référent sur lequel il peut se reposer. Et pour cela, des règles éducatives doivent être mises en place. Je ne parle pas uniquement des basiques assis, couché, pas bouger, rappel, je parle également du « tu laisses », du « au panier », etc. Ce sont des indications de base qui permettent de demander au chien un retour au calme par exemple, ou qui permettent de dévier le chien d’un comportement gênant, etc.
Conseils pratiques pour que votre chien ne vole pas de nourriture
Conseil n°1 : si votre chien ne mange qu’une fois par jour, donnez lui à manger matin et soir. Cela pourra lui permettre de ne pas « avoir faim ».
Conseil n°2 : ne laissez jamais les gamelles de croquettes en libre service. Cela pourrait apprendre au chien que lorsqu’il a faim = il mange, à volonté, et donc l’inciter à se servir lorsqu’il en a envie.
Conseil n°3 : ne laissez pas trainer de nourriture sous son nez, c’est le tenter et donc le mettre en faute. Vous pourrez faire cela lorsque vous lui aurez appris à ne pas voler en revanche.
Conseil n°4 : revoir la qualité de l’alimentation que vous donnez à votre animal, peut-être que ce que vous lui proposez n’est pas suffisant en termes d’apports nutritionnels par exemple.
Conseil n°5 : apprenez à votre chien l’indication « au panier » afin de le dévier vers une autre action lorsqu’il s’approche trop près de la table.
Conseil n°6 : soyez tous cohérents dans le foyer. Ne donnez jamais à votre chien de la nourriture qui, à la base, ne lui était pas destinée en dehors de ses propres repas. Si vous souhaitez lui donner vos restes, mettez-les de côté et donnez-lui lors de sa gamelle.
Conseil n°7 : ne grondez jamais votre chien d’avoir volé en votre absence : il ne comprendrait pas pourquoi il est sanctionné, et ne l’assimilerait absolument pas au fait d’avoir volé il y a quelques heures. N’oubliez pas le chien est un animal qui vit dans l’instant présent.
Comment apprendre à votre chien à ne pas voler la nourriture ?
Cela se fait en plusieurs étapes et ces dernières doivent être proposées progressivement au chien. Si vous voyez que votre animal a un peu de mal à franchir une étape, ce n’est pas grave, on revient alors à une étape inférieure afin de la renforcer et de toujours valoriser la réussite de votre chien.
Étape n°1 : « Piégez » votre chien en déposant sur la table un morceau de fromage, knaki, viande, bref, ce que vous voulez. Simplement ne mettez pas une friandise à lui ou une croquette. Restez à côté pour éventuellement protéger la nourriture afin que votre chien ne se « valide » pas en l’attrapant. Vous pouvez d’ailleurs mettre une laisse à votre chien pour plus de contrôle si vous préférez.
Étape n°2 : ANTICIPEZ ! N’attendez pas que votre chien ait la truffe dessus car il sera trop tard ! Dès que votre chien regarde ou renifle à distance la nourriture posée, faites un son comme un « héhé » par exemple, et ce de manière très ferme.
Je déconseille de proposer un « non » car cette indication est utilisée pour tout et n’importe quoi et peut finir par ne plus avoir aucun impact chez votre chien.
Étape n°3 : vous avez trois options :
- Soit votre chien s’est immédiatement reculé et/ou a tourné la tête et/ou est complètement passé à autre chose : auquel cas vous récompensez très chaleureusement (voix, caresse, friandise ou jeu, selon ce que votre animal préfère), votre chien aura alors compris que renoncer, c’est gagner !
- Soit votre chien n’a pas pu résister et s’est avancé (sans réussir à attraper la nourriture, car vous avez été assez rapide pour la protéger) : auquel cas vous insistez et accentuez la fermeté dans votre voix et/ou demandez à votre chien une indication pour le diriger vers autre chose (assis ou panier par exemple) >> d’où l’importance de l’éducation, voyez.
- Soit votre chien a réussi à vous avoir… et à avoir la nourriture placée : auquel cas vous n’êtes vraiment pas content, vous « punissez » votre chien en l’excluant de la pièce, en l’isolant et l’ignorant complètement (souvenez-vous ignorer c’est ne pas toucher, pas parler, pas regarder). Et vous reprendrez bien entendu cet exercice plus tard, en le facilitant : nourriture moins appétente, distance plus proche, etc.
Étape n°4 : une fois une étape acquise, compliquez-la en vous reculant petit à petit. Le but étant, qu’au final, vous puissiez laisser "traîner" de la nourriture sans que votre chien n’y prête une quelconque attention.
Quelques conseils supplémentaires pour l’exécution (et surtout la réussite) de cet exercice :
- De courtes séances (max 10/15 minutes), mais répétées régulièrement (même au sein d’une journée).
- Toujours terminer sur quelque chose de positif, si c’est juste lui demander une indication qu’il connaît (comme un assis), ce n’est pas grave ! On termine TOUJOURS sur une note sympa.
- Ne pas trop parler au chien, s’en tenir au « héhé » ou au « pas toucher » par exemple.
- Être enthousiaste dans les récompenses données car un « c’est bien » du même ton qu’un « je voudrais un baguette s’il vous plait » ne fera pas dire à votre chien qu’il a fait quelque chose de bien.