Qu’est-ce que la glomérulonéphrite ?
La glomérulonéphrite est une maladie rénale qui se caractérise par une inflammation des glomérules rénaux.
La glomérulonéphrite survient lorsqu’un mélange d’anticorps et d’antigène, que l’on appelle des complexes immuns, s’accumulent au sein des glomérules. Ce dépôt de complexes immuns est à l’origine de l’inflammation des glomérules rénaux puis d’un endommagement de ces structures essentielles au bon fonctionnement du rein.
Les perturbations glomérulaires sont notamment à l’origine d’une fuite de protéines dans les urines (protéinurie), lesquelles ne sont normalement pas filtrées.
Zoom sur les glomérules rénaux
Les glomérules rénaux sont des structures présentes par millions dans les reins et composées de petites « pelotes » de capillaires sanguins au travers duquel le sang passe afin d’être filtré. Ce mécanisme est la première étape de la formation de l’urine : il permet d’éliminer les déchets présents dans la circulation sanguine et de maintenir un bon équilibre en minéraux et en eau au sein de l’organisme. Lorsque les glomérules sont endommagés, la fonction rénale s’en trouve fortement altérée et les toxines s'accumulent dans l'organisme, provoquant de graves maladies.
Quelles sont les causes d’une glomérulonéphrite chez le chien ?
Toute affection qui provoque une stimulation intense ou chronique du système immunitaire est susceptible d’être à l’origine d’une glomérulonéphrite. Parmi ces causes possibles, on peut citer :
- diverses maladies infectieuses telles que l’hépatite de Rubarth, les endocardites bactériennes, la brucellose, la dirofilariose, l’ehrlichiose, la leishmaniose, la maladie de Lyme, le pyomètre, etc.
- les maladies tumorales,
- les maladies inflammatoires telles que la pancréatite, le lupus érythémateux systémique, la polyarthrite, la prostatite et plus généralement toutes les affections à médiation immune,
- l’hypercorticisme.
Il arrive également que la cause de la glomérulonéphrite ne soit pas connue, et on parle alors de glomérulonéphrite idiopathique.
Certaines races de chien sont prédisposées de façon héréditaire ou raciale à la maladie. C’est le cas de l’Épagneul Breton et très probablement du Bouvier Bernois.
Quels sont les symptômes d’une glomérulonéphrite chez le chien ?
Les signes cliniques de la maladie sont liés à la fuite protéique qu’elle occasionne, à l’insuffisance rénale qui accompagne les lésions glomérulaires (mais pas systématiquement) et à l’affection causale.
Des symptômes légers à modérés de la maladie peuvent inclure des symptômes non spécifiques tels qu’une perte de poids.
En cas de syndrome néphrotique lié à la fuite de protéines dans les urines, on pourra observer des signes cliniques plus préoccupants tels que :
- une ascite, c’est-à-dire la présence de liquide dans la cavité abdominale,
- des œdèmes périphériques (gonflement des membres),
- des difficultés respiratoires liées à la présence de liquide dans les poumons (épanchement pleural, thrombo-embolie…),
- des signes d’hypertension artérielle.
Une glomérulonéphrite peut également entraîner le développement d'une insuffisance rénale chronique dont les symptômes regroupent :
- une polyuro-polydypsie (le chien boit et urine davantage),
- une anorexie,
- des nausées et des vomissements,
- une léthargie,
- un amaigrissement,
- une halitose (mauvaise haleine) et des ulcères buccaux éventuels en cas de crise urémique.
D’autres symptômes, en lien avec la maladie qui est à l’origine de la glomérulonéphrite, peuvent également être présents.
Comment la glomérulonéphrite est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic de certitude d’une glomérulonéphrite passe par la réalisation d’une biopsie du rein suivie d’une analyse histologique des tissus prélevés.
Mais, dans la plupart des cas, des analyses d'urine suffisent pour suspecter une glomérulonéphrite.
Ces analyses peuvent être complétée par d’autres examens (échographie rénale, analyses sanguines, sérologies…) nécessaires pour évaluer la fonction rénale et déterminer l’affection sous-jacente.
Comment traite-t-on la glomérulonéphrite ?
Le traitement de la glomérulonéphrite dépend avant tout de l’éventuelle maladie infectieuse, inflammatoire ou cancéreuse sous-jacente qui pousse le système immunitaire à créer les complexes immuns qui sont piégés dans les glomérules.
En dehors des traitements spécifiques à l’affection causale, le traitement de glomérulonéphrite peut comprendre :
- des médicaments immunosuppresseurs pour supprimer la formation de complexes immuns,
- des traitements anti-inflammatoires et anti-coagulants pour limiter l’inflammation et la formation de caillots sanguins au sein des glomérules,
- des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine pour minimiser la perte de protéines dans l'urine et aider à contrôler la pression artérielle,
- des diurétiques pour traiter les épanchements et les œdèmes.
Les animaux atteints devront recevoir une alimentation à faible teneur en protéines et en phosphore, spécialement formulée pour les animaux de compagnie souffrant d'insuffisance rénale.