La réponse à cette question est souvent compliquée, même s’il est possible de se faire une idée en observant l’espérance de vie statistique de chaque race de chien. Toutefois, il faut savoir que les études statistiques ne sont pas une règle absolue et un chien d’une race dont l’espérance de vie est de moins de dix ans peut très bien vivre jusqu’à donze ans, voire plus. La durée de vie d’un chien est, en effet, influencée par de nombreux facteurs, notamment génétiques, mais aussi culturels.
Le Jack Russell a l’espérance de vie la plus longue
Le Royal Veterinary College Britannique a mené une étude de grande envergure pour déterminer l’espérance de vie pour différentes races de chiens. Les chercheurs ont exploité les données de VetCompass, une base de données recensant les dossiers de près de 20 millions d’animaux. Dans un premier temps, ils ont sélectionné les 97 000 chiens morts entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2020, avant d’en éliminer les deux tiers qui avaient un dossier incomplet et insuffisant pour l’étude scientifique, comme ceux dont le sexe, l’âge lors du décès ou le statut vaccinal ou de stérilisation n’étaient pas mentionnés. La cohorte sélectionnée pour l’étude a comporté, au final, 30 563 chiens de 18 races différentes et une catégorie de croisés.
Cette étude avait pour but de donner l’espérance de vie annuelle de chaque race de chien étudiée et non, comme les précédentes études, l’espérance de vie moyenne.
Selon les résultats de cette étude, la race Jack Russell est celle qui a l’espérance de vie moyenne à la naissance la plus élevée parmi les races étudiées. Cette espérance de vie est de 12,72 ans, alors qu’elle est de 12,54 pour le Yorkshire, bon deuxième et de 12,10 ans pour le Border Collie, troisième. L’Épagneul et le Labrador sont quatrième et sixième avec une espérance de vie à la naissance dépassant les 11 ans, tout comme les suivants sur le classement, le Staffordshire Bull Terrier, le Cocker et le Shih-Tzu.
Les facteurs qui influencent la longévité des chiens
Bien que considéré comme étant un facteur déterminant, la race n’est pas le seul élément qui influence l’espérance de vie d’un chien. D’autres facteurs peuvent influer sur la longévité de ces animaux.
Les chiens à face plate ont, par exemple, une durée de vie moins longue. Dans cette étude, ce type de chiens a eu les espérances de vie les moins longues. Ainsi, celle du Bouledogue américain est de 7,79 ans, celle du Carlin de 7,65 ans et celle du Bouledogue français de 4,53 ans.
La face plate et le museau qui caractérisent ces races exposent ces chiens à “des troubles limitant leur espérance de vie, comme des problèmes respiratoires, au niveau de la colonne vertébrale et la dystocie (difficultés à mettre bas)”, est-il expliqué dans l’étude.
Les facteurs génétiques sont aussi discriminants en ce qui est de l’espérance de vie des chiens, y compris au sein de la même race. Dans de précédentes études, il a été constaté qu’un Golden Retriever a une durée de vie moyenne de 14,1 ans au Japon, alors qu’au Danemark, la durée de vie moyenne d’un chien de la même race n’est que de 10,5 ans. Ces différences au sein de la même race sont expliquées par la génétique, car même s’il s’agit de la même race, les Golden Retriever japonais et danois sont de lignées éloignées.
D’autres facteurs peuvent être derrière cette disparité dans les espérances de vie des races des chiens. La stérilisation, par exemple, augmente l’espérance de vie du chien de 10% en moyenne et les femelles vivent plus longtemps, avec une espérance de vie moyenne de 11,41 ans contre 11,07 ans pour les mâles.
Cette étude n’offre néanmoins qu’un aperçu statistique de l’espérance de vie des chiens. “Une statistique permet d’avoir une moyenne qui est correcte, mais il y a beaucoup plus de nuances dans toutes les données”, explique Dan O’Neill, un des auteurs de l’étude. Ainsi, selon lui, certains chihuahuas vivent jusqu'à l’âge de 15 ou 16 ans alors que la moyenne d’âge au décès au sein de cette race n’est que de 7,91 ans.
Les mutuelles seront sans doute intéressées par cette étude pour mettre en place des tarifs d’assurances différenciés en fonction des races de chien. Ces organismes utilisent, en effet, des tableaux de mortalité comme outil dans la mise en place de leurs politiques et de leurs tarifs.