Un jeune canidé retrouvé dans le permafrost
C’est dans le courant de l’été 2018 que la dépouille d’un jeune canidé a été retrouvé par des chasseurs d’ivoire en Sibérie centrale. Conservé dans le permafrost, cette couche de terre des régions arctiques qui reste gelée en permanence, le corps du petit animal présentait encore une fourrure, une truffe, des moustaches, des cils et des dents de lait intacts. Le jeune animal qui a traversé les âges représente ainsi un véritable trésor pour les paléontologues désireux d’en apprendre davantage sur l’évolution des canidés. C’est plus précisément le Centre de paléogénétique (CPG) de l’Université de Stockholm et du Muséum d’histoire naturelle suédois qui a été chargé de mener l’enquête à partir d’une des côtes de l’animal.
Amazingly preserved puppy with whiskers, eyelashes, hair and velvety nose intact puzzle scientists. DNA tests on the 18,000-year-old Siberian canine cannot define if it's a wolf or a dog https://t.co/MNSInirNui pic.twitter.com/F1bGjGiWQq
— The Siberian Times (@siberian_times) 25 novembre 2019
Et s’il fait reparler de lui aujourd’hui, c’est parce qu’il a été présenté lundi 2 décembre 2019 au Musée du mammouth, à Iakoutsk en Sibérie Centrale et qu’il laisse les scientifiques assez perplexes…
Un canidé vieux de 18 000 ans
Après avoir utilisé la datation au radiocarbone, les chercheurs du Centre de Paléogénétique suédois ont déterminé que l’animal, un mâle, était âgé d’environ deux mois au moment de sa mort survenue il y a ….18 000 ans, c’est-à-dire à la fin de la dernière période glaciaire aussi connue sous le nom de pléistocène supérieur. Ce petit canidé congelé serait donc le plus vieux chien jamais découvert !
Oui, mais voilà…il semblerait que les chercheurs ne soient pas tout à fait sûrs qu’il s’agisse véritablement d’un chien…
Un chien ou un loup ?
Le Centre suédois, qui dispose de la plus grande banque d'ADN d'Europe de toutes les races canines du monde, a effectué un premier séquençage du génome effectué …lequel n’a abouti à aucune concordance.
Et pour cause, selon Love Dalén, professeur de génétique évolutionnaire interrogé par le site Bored Panda :
Il est impossible de séparer le loup et le chien de l'époque du Pléistocène. Ce spécimen se situe juste au moment de la divergence. Il pourrait donc s'agir d'un loup moderne très précoce, d'un chien très précoce ou d'un loup du Pléistocène tardif.
Ce petit chien-loup pourrait donc permettre aux scientifiques d’en apprendre davantage sur les périodes de divergence des espèces chien et loup et de domestication du chien lesquelles sont encore, pour l’heure, encore très débattues au sein de la communauté scientifique.
Dans un futur proche, l’analyse de l’ADN mitochondrial du « chiot » devrait déjà permettre aux scientifiques de lever le voile sur son espèce d’appartenance : chien, loup ou un animal à mi-chemin entre les deux espèces.
En attendant, le petit animal a été baptisé « Dogor » qui signifie « ami » en langue iakoute et « chien ou… » en anglais.