Si l’usage veut que l’on nomme son chien avec un prénom selon le principe « une lettre, une année », on peut toutefois y déroger.
Si votre chien n’est pas inscrit au L.O.F., libre à vous de le prénommer comme vous le souhaitez. Un petit conseil cependant, évitez de lui donnez le même prénom que votre belle-mère, au risque de la froisser ! En revanche, si votre chien possède un pedigree, il faudra néanmoins faire précéder le prénom de votre choix par la lettre de l’année. Cette « règle » est donc plutôt souple et autorise les nombreux propriétaires de chiens à rivaliser d’imagination pour baptiser leur fidèle compagnon. Cependant, cas inédit jusqu’à récemment en France, deux prénoms de chien ont été refusés…par le maire de Saint-Nicolas-de-Port, une commune de Meurthe-et-Moselle.
Luc Binsinger, le maire en question, n’a pas apprécié ce qu’il juge comme une provocation et refuse de délivrer les permis de détention au propriétaire de deux American Staffordshire Terrier prénommés « Iva » et « Itler ». Des prénoms qui rappellent bien évidemment Eva Braun et son tristement célèbre amant maléfique, Adolf Hitler. Si rien n’interdit, dans les textes, le propriétaire des chiens à les baptiser comme il le souhaite, Luc Binsinger estime à juste titre qu’il y a néanmoins des limites à ne pas franchir. Par conséquent, il refuse de délivrer l’arrêté municipal nécessaire pour obtenir le permis de détention de ce couple d’« amstaff ». Dans l’impossibilité de fournir ce permis, le propriétaire des deux molosses encourt une amende de 450 euros en cas de contrôle.
Notons cependant que « Iva » et « Itler » ont passé avec succès leur évaluation comportementale réalisée par un vétérinaire, obligatoire pour obtenir le permis de détention définitif. Notons également que leur maître avait déjà obtenu un permis de détention provisoire valable jusqu'au premier anniversaire des chiens. En effet, un premier arrêté municipal avait déjà été signé sans que les prénoms n’attirent l’attention du maire.
Le maire a donc décidé de saisir la préfecture pour trancher sur la question. Cependant, la réponse n’est pas évidente car la législation française ne restreint pas les noms de baptême des animaux de compagnie, tout comme les prénoms donnés aux enfants. Cependant, certains prénoms d’enfant « ayant une apparence ou une consonance ridicule, péjorative ou grossière, ceux difficiles à porter en raison de leur complexité ou de leur référence à un personnage déconsidéré dans l’histoire» peuvent néanmoins être refusés. A quand une loi pour les prénoms de nos chiens ? Cette affaire fera peut-être jurisprudence, allez savoir !