Quelles sont les manifestations de la peur chez le chien ?
Ainsi un chien effrayé peut se mettre à faire des bruitages. Gémissements, grognements ou aboiements permettent au chien d’exprimer sa peur et visent à « impressionner » l’objet de sa peur pour tenter de le faire reculer.
Ces bruitages sont le plus souvent accompagnés d’une posture corporelle caractéristique de la peur : ventre à terre, tremblements, oreilles basses et queue entre les pattes. Cette attitude est celle de la soumission : le chien restera immobile ou cherchera à se cacher dans un coin, derrière un meuble ou dans vos jambes. Il se peut même qu’il urine tant sa peur est pressante.
Certains chiens au contraire réagissent à la peur par un comportement agressif : poils hérissés, babines retroussées et crocs dehors. Ne dit-on pas : la meilleure des défenses, c’est l’attaque ?
Si cette émotion est tout à fait naturelle, elle était même salvatrice chez les ancêtres de nos toutous. Synonyme de survie, c’est elle qui les poussait à fuir ou à éviter le danger dans la nature hostile. Mais de nos jours, les manifestations de la peur chez nos animaux de compagnie peuvent être gênants voire dangereux. En effet, un chien qui a peur est potentiellement dangereux car il peut mordre en réaction à cette émotion. Il est donc nécessaire d’y remédier en sachant rassurer son chien.
Comment rassurer son chien ?
Afin de rassurer son fidèle compagnon, le premier des réflexes de tout maître est de caresser son chien. Sachez qu’il s’agit d’une très mauvaise habitude. En effet, en caressant votre chien lorsqu’il a peur, vous lui dites « Tu as peur, c’est très bien ! Je suis satisfait(e) de ton comportement ». En d’autres termes, vous le confortez dans sa réaction négative.
Alors comment faire pour rassurer son chien ?
Tout d’abord, il est nécessaire de bien identifier la cause de la peur du chien. De quoi a-t-il peur ? Du bruit ? Le(s)quel(s) en particulier ? De l’orage ? Des personnes ? Des enfants ? De ses congénères ?
Les techniques pour rassurer son chien vont en effet dépendre de l’objet de sa peur mais aussi de l’âge de votre chien.
Si vous avez un chiot, il est important de savoir que ces derniers traversent, de la 8e à la 12e semaine de leur vie, une période pendant laquelle se met en place la peur. Ce que les chiots n'auront pas eu l'occasion de connaître pendant cette période déclenchera chez eux un comportement de peur. Il est donc crucial pendant ces 5 semaines de socialiser votre chiot. Cette socialisation passe par une stimulation accrue de votre petit chien en lui faisant connaître de nombreux bruits, en le faisant rencontrer des congénères de toutes races et de toute taille, en le faisant côtoyer le plus de personnes différentes possible.
N’hésitez pas à l’emmener partout : en ville, dans la foule, dans les galeries marchandes, en bordure de route etc. Plus l’environnement de votre chiot sera riche, moins il aura peur dans sa vie future. Il est aussi recommandé d’inscrire votre chiot à une école du chiot dans laquelle il pourra voir et jouer avec de nombreux chiens.
Les éducateurs canins prennent soin également de se présenter devant le chien avec des accessoires comme des chapeaux, des cannes ou des béquilles qui peuvent être source de peur chez nos toutous. Ils leur feront entendre pendant qu’ils joueront avec les autres chiots des bruits comme des coups de feu, des enregistrements d’orage ou de casseroles qui s’entrechoquent. Cette technique de conditionnement positif chez le chiot est de loin la plus efficace.
Si vous avez loupé le rendez-vous de la socialisation de votre chiot, tout n’est pas perdu pour autant. Il faudra alors déconditionner votre chien de sa peur de la même façon que pour les chiots.
Si votre chien a peur du bruit, achetez un CD de bruitages sur lequel le bruit qui effraie votre chien a été enregistré ou munissez-vous des accessoires nécessaires pour reproduire le bruit qui l’apeure. Passez-lui le CD à faible volume ou reproduisez le bruit pendant que votre chien effectue une activité qu’il apprécie. Si votre chien ne montre aucun signe de peur, encouragez votre animal d’une voix enjouée.
Sinon, n’insistez pas, récompensez votre animal dès qu’il se calme et recommencez plus tard en diminuant le volume du bruit effrayant jusqu’à ce qu’il ne montre plus aucun signe de peur. Le processus doit être graduel pour transformer la perception négative du stimulus (« ce bruit, je ne le connais pas, il me fait peur ») en perception positive (« ce bruit, je l’entends quand je joue ou quand je mange, finalement, il n’est plus si effrayant »).
Si votre chien a peur d’une personne ou d’un objet, ne le forcez jamais à l’approcher car vous risqueriez de déclencher chez lui un réflexe de morsure. Utilisez le jeu pour pousser votre chien à aller voir de lui-même ce qu’il lui fait peur. Cela peut prendre du temps avant que votre chien comprenne qu’il n’y a rien à craindre. Il faut alors faire preuve de patience en de compréhension!
Si vous avez besoin d’aide dans ce processus, les comportementalistes canins sont là également pour vous aider.
Enfin, en dernier recours et si la peur de votre chien devient chronique et que ce stress lui gâche la vie, il existe des solutions médicamenteuses. Parlez-en à votre vétérinaire. Il étudiera avec vous la meilleure solution pour votre compagnon.