En effet, selon une étude menée par l’institut CSA et la Centrale Canine, organisme officiel de référencement des races et dont les résultats ont été publiés le lundi 14 avril, 85% des Français considèrent leurs chiens comme des membres à part entière de leurs familles.
C’est donc une grande évolution sur ces cinq dernières décennies, avec la place du chien qui est passée progressivement de la niche ou du jardin au canapé, au centre de la famille.
S’exprimant sur Europe 1, le professeur de sociologie à l’Université Sorbonne a expliqué que les Français “projettent sur cet animal des qualités humaines” en estimant que “le chien est fidèle, qu’il est loyal, qu’il ne juge pas, lui, contrairement aux humains”. Cette évolution de la façon dont sont perçus les chiens est également visible à travers les noms qu’on leur donne. Ainsi, de nos jours, on voit moins de Médor et de Rex, des noms typiquement canins qui ont été remplacés par des prénoms d’humains, ce qui aurait semblé peu banal il y a quelques années encore.
Une affection porteuse d’attentes politiques
Le profond attachement des Français à leurs chiens est tel qu’il est projeté dans le champ politique par des attentes, voire des revendications claires. Selon la même étude, trois quart des Français souhaitent, en effet, que les espaces publics, les campings, les hôpitaux et les Ehpads puissent accueillir les chiens. Certains estiment même que les chiens devraient être les bienvenus dans les bureaux.
Il y a toutefois un décalage certain entre ce que souhaite la majorité des Français et les évolutions concrètes des mœurs. Les chiens restent indésirables dans de nombreux espaces. Cette trop lente évolution de la place du chien dans l’espace public a deux conséquences. La première est de pousser les personnalités politiques à inscrire dans leurs programmes électoraux des réformes pour faciliter la vie des propriétaires de chiens. La seconde est l’abandon d’animaux de compagnie, notamment de chiens, une pratique pour laquelle la France détient malheureusement le record européen, avec près de 100 000 animaux abandonnés chaque année.