Le risque de morsure ne dépend pas de la race du chien

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©Simon Gatdula | Pixabay

Ce sont les conclusions d’un rapport de l’ANSES, rendu le 8 février dernier, qui pourraient bien remettre en question la pertinence des mesures de catégorisation des chiens par race.

Une mauvaise réputation injustifiée

En France, les pit-bulls, rottweilers ou tosa ont la réputation d’être des chiens particulièrement agressifs et mordeurs si bien qu’ils tombent sous le coup de la loi des chiens dits « dangereux ».

Cette règlementation, qui catégorise les chiens selon leur race, n’aura peut-être bientôt plus lieu d’être…si le ministère de l’agriculture tient bien compte des conclusions de l’étude qui a été commandée à l’ANSES, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentation, Environnement, Travail.

Le rapport rendu par l’ANSES stipule en effet que « le risque de morsure ne peut se fonder de manière fiable sur la seule race ou le type racial du chien »…un constat que nombre d’éducateurs canins, d’éleveurs et de vétérinaires partageaient déjà depuis bien longtemps.

De quoi dépend la dangerosité d’un chien ?

Sur base de son expertise, l’ANSES souligne donc que la race d’un chien ne permet pas à elle seule de prédire l’agressivité d’un chien.

Toujours selon l’ANSES, l’agressivité canine dépend de nombreux autres facteurs parmi :

  • le sexe, l’âge et le statut reproducteur de l’animal,
  • les conditions de développement du chien et notamment un sevrage trop précoce ou une socialisation à l’être humain trop tardive,
  • la santé mentale et physique de l’animal.

Dans son rapport, l’ANSES révèle également que le comportement agressif d’un chien peut aussi être conditionné par les agissements des êtres humains.

Ainsi, des maîtres qui n’offrent pas des conditions de vie respectueuses des besoins de leur chien peuvent contribuer à l’émergence de comportements agressifs chez ce dernier.  De même, les personnes qui ne sont pas en mesure de détecter les signaux d’inconfort du chien qui précèdent une morsure sont davantage exposés au risque d’être mordus.

Sur la base de ces conclusions, l’ANSES recommande donc aux éleveurs et aux vétérinaires de mieux sensibiliser les propriétaires de chiens aux facteurs de risques de morsure, d’insister davantage sur l’importance de l’éducation de l’animal et d’être plus attentif à la cohérence entre les besoins du chien et les conditions de vie qui lui sont proposées. Elle préconise également de renforcer le recours à l’évaluation comportementale d’un chien par les vétérinaires et d’en harmoniser les pratiques.

 

Guylaine Vandekerkhove

Ingénieure diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) et d'un Master en ingénierie de la santé et nutrition, Guylaine VANDEKERKHOVE est la co-fondatrice de toutoupourlechien.com. Elle utilise désormais ses compétences scientifiques pour écrire des articles sur la santé et la nutrition canine et puise ses sources sur des ouvrages vétérinaires de référence. Passionnée par les chiens depuis toujours, elle a également validé une formation pratique d'éducatrice-comportementaliste canin.