Qu’est-ce que l’homéopathie et comment fonctionne-t-elle ?
L’homéopathie est une pratique médicale, également utilisée dans le domaine vétérinaire, qui consiste à administrer au chien une substance médicamenteuse sous une forme diluée et dynamisée et dont les effets sur un individu sain seraient les mêmes que les symptômes qui sont traités chez le malade (loi de similitude).
Les substances médicamenteuses utilisées en homéopathie sont variées. Elles peuvent provenir :
- de plantes toxiques (Aconitum, Belladona…), de plantes communes (Chamomilla) ou alimentaires (Allium cepa),
- de venin d’insecte ou d’insecte entier (Apis Mellifica),
- de minéraux (Sulfur),
- etc.
Les substances solubles sont extraites dans une teinture mère par macération alcoolique et les substances insolubles sont employées à l’état pur avant d’être très fortement diluées, le plus souvent selon la technique hahnemannienne, puis dynamisées.
La dynamisation désigne l’ensemble des agitations imposées à la solution, à chacune des étapes de la dilution. C’est elle qui confère au remède homéopathique ses propriétés thérapeutiques en transmettant via les molécules d’eau les informations énergétiques au malade.
Comprendre les dilutions homéopathiques
En homéopathie, les dilutions les plus répandues sont les dilutions hahnemanniennes.
Les dilutions DH et CH sont respectivement des dilutions hahnemanniennes décimales et centésimales. Pour fabriquer une dilution hahnemannienne, on prend une goutte de teinture mère que l’on dilue dans 99 gouttes d’alcool pour obtenir la première dilution centésimale hahnemannienne (ou 1CH). Quand on reprend une goutte de la solution à 1CH et qu’on la dilue à nouveau dans 99 gouttes d’alcool, on obtient une dilution 2 CH et ainsi de suite. On peut ainsi aller jusqu’à une dilution de 30CH. Les décimales hahnemanniennes s’obtiennent selon le même principes mais en diluant la goutte de teinture mère dans 9 gouttes d’alcool au lieu de 99 gouttes. On peut aller ainsi de 1DH à 60DH.
On utilise généralement les basses (5 à 7 CH) à moyennes dilutions (7 ou 9 CH) pour les affections aiguës et/ou localisées à un seul organe et les hautes dilutions (15 à 30CH) pour les affections chroniques et qui ont des répercussions sur le comportement de l’animal. Il existe cependant de nombreuses exceptions à ce principe général.
Selon la loi d’individualité sur laquelle repose également l’homéopathie, cette pratique considère le malade comme un organisme pris dans sa globalité. Elle ne soigne donc pas les symptômes mais l’individu qui présente les symptômes en s’intéressant à leur ensemble, y compris ceux qui ne semblent à première vue pas en lien avec la maladie dont souffre le chien.
Les différentes pratiques de l’homéopathie chez le chien
Il existe, chez le chien comme chez l’être humain, différentes façon de pratiquer l’homéopathie parmi l’homéopathie uniciste, pluraliste ou le complexisme.
L’homéopathie uniciste
L’homéopathie uniciste est une pratique qui consiste à n’administrer qu’un seul et unique remède à un chien dans une situation pathologique donnée. Le remède doit correspondre à un grand nombre de signes cliniques présentés par le chien. Il suppose une grande connaissance des remèdes homéopathiques et une observation très fine des symptômes développés chez le chien. Ce type de pratique de l’homéopathie est généralement réservée aux vétérinaires spécialisés.
L’homéopathie pluraliste
L’homéopathie pluraliste est la plus pratiquée par les homéopathes. Elle consiste à prescrire plusieurs (le plus souvent entre deux et quatre) remèdes homéopathiques qui permettent de couvrir l’ensemble des symptômes présentés par le chien.
Le complexisme
Le complexisme fait appel à des associations de remèdes homéopathiques prêtes à l’emploi contenant de 3 à 12 substances homéopathiques en basses ou très basses dilutions et permettant de couvrir l’ensemble des symptômes d’une affection.
Les remèdes homéopathiques ne présentent aucun effet secondaire ou indésirable du fait des dilutions importantes des substances utilisées. Leur usage, surtout en auto-médication, ne doit cependant jamais remplacer une consultation chez le vétérinaire, ni retarder la mise en place d’un traitement conventionnel nécessaire au chien.
Les différentes formes de remèdes homéopathiques pour chien
Les remèdes homéopathiques utilisables chez le chien se présentent sous plusieurs formes.
On trouve ainsi :
- des granules standards disponibles en tube,
- des micro-granules disponibles en doses, également appelées dose-globules,
- des remèdes en gouttes,
- des remèdes en trituration (plus rares), présentés sous forme de poudre.
Il existe des produits à usage vétérinaire bien que la plupart des remèdes homéopathiques formulés pour les êtres humains puissent être aussi utilisés chez les chiens.
Comment administrer de l’homéopathie à un chien ?
Tous les remèdes homéopathiques, quelle que soit leur forme, doivent être dilués et dynamisés dans l’eau avant de les donner au chien. Pour ce faire, utilisez de l’eau de source faiblement minéralisée (Montcalm, Mont Roucous…) et diluez les remèdes dans un petit flacon muni d’un bouchon. Comptez au moins 30 minutes de dilution dans l’eau pour des granules standards.
Dynamisez ensuite la solution en agitant le flacon et en lui faisant faire au moins 15 rotations sur lui-même avant de l’administrer au chien directement dans sa gueule à l’aide d’une pipette ou d’une seringue (sans l’aiguille !) ou en mélangeant le remède à son eau de boisson.
Quelques remèdes homéopathiques utiles au chien
Pour… | Donner… |
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Remédier au mal des transport | 3 granulés de Cocculus ou de Tabacum 9CH la veille du trajet ou 3 granules de Cocculus ou de Tabacum 5CH juste avant le trajet puis toutes les 2 heures au cours du trajet |
Remédier à l’incontinence urinaire post-stérilisation* | 5 granulés de Causticum 7CH par jour pendant 2 mois puis 5 granules tous les 2 jours en entretien + une dose de Folliculinum 5CH chaque semaine pendant 6 mois + une dose de Sepia 7CH par semaine pendant 2 mois. |
Remédier à l’incontinence urinaire liée à l’âge* | 5 granules de Baryta carbonica 5CH chaque soir pendant trois mois, puis espacer à cinq granules tous les deux soirs, puis tous les trois soirs. |
Calmer les ardeurs un chien mâle « en rut » | 1 dose d’Orchitinum 30CH par mois pendant les mois où les femelles sont en chaleurs |
Calmer les ardeurs d’une chienne en chaleur | 1 dose d’Ovarinum ou de Folliculinum 30CH pendant les chaleurs |
Réduire la destruction des tissus touchés par la toxine de chenilles processionnaires (en complément d’un traitement conventionnel) | 5 granules d’Urtica urens 5CH et d’Apis 5CH toutes les 2 heures pendant 2 jours puis 3 fois par jours pendant 3 jours |
Atténuer la douleur et l’œdème lié à une piqûre de guêpe ou d’abeille | 5 granules d’Apis mellifica 5CH toutes les 2 heures + 2 granules de Vipera redi 4CH matin et soir jusqu’à cessation des symptômes |
Atténuer la douleur d’une brûlure légère | 2 granules de Belladonna 5CH toutes les 2 heures jusqu’à amélioration |
Atténuer la douleur d’un traumatisme ou d’un choc sans gravité | 2 granules d’Arnica 5CH ou Arnica D6 immédiatement après le choc |
* Ces troubles doivent être impérativement diagnostiqués par un vétérinaire. L'homéopathie ne sera d'aucun secours si l'incontinence de votre chien est provoquée par une maladie. L'usage de l'homéopathie ne doit pas remplacer ni retarder une consultation chez votre vétérinaire.