Qu’est-ce que la piroplasmose ?
La piroplasmose, également appelée babésiose, est une maladie vectorielle du chien assez fréquente causée par un parasite sanguin inoculé lors d’une morsure de tique.
Une fois présent dans le système sanguin du chien, le parasite entre dans les globules rouges de l’animal et finit par les détruire, en provoquant de graves symptômes d’anémie chez le chien.
Comment la piroplasmose s’attrape-t-elle chez le chien ?
Babesia, les protozoaires en cause
Les agents responsables de la piroplasmose chez le chien sont les Babesia. Il s’agit de parasites de la famille des protozoaires et en forme de petites poires qui se multiplient au sein des hématies (globules rouges) du chien avant de les faire éclater pour en sortir. Il existe plusieurs espèces de Babesia parmi :
- Babesia canis, le piroplasme le plus répandu en France et en Europe et véhiculé par les tiques Dermacentor reticulatus,
- Babesia vogelis, transmis par la tique Rhipicephalus sanguineus ou tique des chenils.
Comprendre le cycle de vie de Babesia
Le cycle parasitaire de Babesia est assez complexe. Il fait intervenir un hôte définitif, la tique et un hôte intermédiaire, le chien. Chez ce dernier, l’inoculation du parasite – contenu dans le tube digestif de la tique puis dans ses glandes salivaires – se fait au cours de la morsure de la tique, à partir de 48 heures après le début de son repas sanguin. Le parasite ainsi inoculé gagne alors les globules rouges du chien, y pénètre pour s’y multiplier puis en ressort en les faisant éclater. Les nouvelles tiques se font quant à elles infester au cours de leur repas sanguin par des globules contenant le parasite ou naissent déjà infestées par contamination des œufs de leur génitrice.
Une contamination du chien par voie sanguine
Un chien peut donc attraper la piroplasmose lorsqu’il se fait mordre par une tique elle-même infestée par le parasite Babesia canis ou Babesia vogelis, à partir des 48 heures qui suivent le début du repas sanguin de la tique.
Plus rarement, un chien peut se retrouver contaminé à la suite d’une transfusion sanguine si son donneur est lui-même contaminé par le parasite. Bien évidemment, ce risque se trouve extrêmement limité par le choix d’un donneur en parfaite santé correctement vacciné et traité contre les parasites externes tels que les tiques.
La piroplasmose peut-elle se transmettre à l’Homme ?
Non. Un chien atteint de piroplasmose n’est en aucun cas contagieux pour l’être humain. De même, une morsure de tique infestée par des piroplasmes ne provoque pas la maladie chez l’Homme. L’être humain peut cependant attraper d’autres maladies via une morsure de tique, comme la maladie de Lyme par exemple.
Les régions les plus à risques en France
Si les tiques potentiellement vectrices de la piroplasmose sont présentes partout en France métropolitaine, la maladie est plus souvent observée dans le Sud-Ouest, au Centre, en Auvergne, en Ile de France et en Alsace. Ces foyers peuvent cependant varier d’une année sur l’autre.
Notez bien que la présence de tiques dans une région ne signifie donc pas qu'il existe un risque de piroplasmose car il faut que d’autres critères soient réunis pour que la maladie puisse s’installer dans une région donnée.
Quels sont les symptômes de la piroplasmose ?
La forme aiguë
Les protozoaires présents au sein des globules rouges du chien vont provoquer un éclatement de ces derniers à l’origine d’une grave anémie qui se manifeste typiquement par :
- un très fort abattement de l’animal qui semble extrêmement fatigué de façon très brutale,
- une forte fièvre (40°C à 41°C, au lieu de 38°C),
- une coloration des urines en rouge-brun à marron (les urines peuvent prendre la couleur du coca-cola),
- une pâleur des muqueuses (intérieur des babines blanc au lieu d’être rose pâle).
Sans un traitement rapide, la piroplasmose peut être à l’origine de réactions immunitaires susceptibles d’engendrer des lésions du foie et des reins. Elle peut alors être mortelle très rapidement pour le chien.
Les formes atypiques
Dans certains cas, la piroplasmose se manifeste par des signes beaucoup plus discrets que dans la forme aiguë décrite ci-dessus ou sous des formes atypiques avec des symptômes respiratoires, cardiaques, digestifs, neurologiques, musculaires, cutanés ou hémorragiques.
Quelle est la durée d'incubation de la piroplasmose ?
Les symptômes peuvent apparaître dans les 7 à 10 jours après l’inoculation du piroplasme par la tique.
Comment est diagnostiquée la piroplasmose ?
Pour poser le diagnostic d’une piroplasmose, le vétérinaire devra avoir recours à des analyses sanguines et urinaires.
Quel est le traitement pour une piroplasmose ?
Le traitement consiste en l'administration d'une ou plusieurs injections d'un produit qui détruit les piroplasmes et qu’on appele un piroplasmicide. Si le diagnostic est établi rapidement et que le traitement est rapide, il permet le plus souvent la guérison du chien sans séquelles.
En fonction de l'état de l'animal, une hospitalisation et des soins complémentaires peuvent être nécessaires (perfusion, transfusion, anti-inflammatoires, antibiotiques…). Si le traitement est trop tardif, la maladie peut laisser de graves séquelles rénales ou hépatiques ou entraîner la mort de l’animal. La rapidité de la mise en place du traitement a donc une importance cruciale !
Comment protéger son chien ?
La vaccination
Il existe un vaccin contre la piroplasmose que le chien peut recevoir à partir de ses 5 mois et qui consiste en deux injections initiales espacées de 3 à 4 semaines et assorti de rappels annuels à bisannuels. Malheureusement, le vaccin n’est pas efficace à 100%. Il permet simplement le limiter la sévérité des signes cliniques de la maladie.
Le traitement antiparasitaire
Compte tenu de la gravité de la maladie et de l’efficacité relative du vaccin, le mieux reste possible que votre chien ne se fasse mordre par des tiques potentiellement porteuses du parasite responsable de la piroplasmose. Pour ce faire, traitez votre animal avec des produits antiparasitaires efficaces contre les tiques.
Disponibles en pipettes, en comprimés, en collier ou en spray, ils sont vendus en pharmacie, en magasins spécialisés ou chez votre vétérinaire.
Avant de traiter votre animal, demandez toujours conseil à votre vétérinaire car certains produits antiparasitaires sont contre-indiqués chez les chiots et chez certains races de chien.
Notez bien !
Un chien qui a déjà contracté une piroplasmose n’est pas immunisé contre la maladie. Il faut donc continuer à le protéger des tiques car il peut être ré-infesté à l’occasion d’une nouvelle morsure.
Inspecter le pelage de son chien : un acte indispensable
Enfin, soyez vigilants : les produits ne font pas tout ! Mal appliqués, ils ne sont pas efficaces à 100% et les tiques y deviennent résistantes ! Il est donc primordial d’inspecter le pelage votre chien, à rebrousse-poil, au retour de chaque promenade afin de vérifier l’absence de tiques. Si toutefois vous en trouviez une, il faudra la lui retirer le plus rapidement possible à l’aide d’un tire-tique. Il s’agit d’un petit objet en forme de pied-de-biche, en vente dans toutes pharmacies pour un ou deux euros, qui permet de dévisser la tique et de l’enlever sans en laisser une partie, son rostre, dans la peau de votre chien. N’utilisez jamais d’alcool ou d’éther qui font vomir la tique et augmentent ainsi les risques de contamination du chien. Proscrivez l’usage de la pince à épiler avec laquelle vous avez toutes les chances de laisser la tête de la tique fichée dans la peau du chien.
Une fois retirée, brûlez la tique pour qu’elle ne puisse se raccrocher à votre toutou ou même à votre peau.
Surveillez votre chien dans les jours suivant la morsure de tique et conduisez-le chez votre vétérinaire au moindre signe évocateur de piroplasmose !