Tout d’abord, « Raw » veut tout simplement dire « cru » en anglais. De ce fait, quel que soit le modèle choisi, il y a de grandes chances que vous nourrissiez au Raw, donc, avec de la viande crue. Ceci étant dit, allons voir d’un peu plus près les grandes tendances du Raw disponibles en France.
Le Prey Model
Le Prey Model tend à reconstituer une proie que le chien pourrait trouver dans la nature selon les ratios suivants : 45 % de viande musculaire, 45 % d’os charnus, et 10 % d’abats dont 5 % de foie, et c’est tout ! Dans cette approche, tout produit végétal est proscrit, des légumes aux féculents, ainsi que tout complément de type huile, algues, ou complément de vitamines ou minéraux.
Le principal point positif de ce mode d’alimentation est la facilité de préparation. En effet, l’absence de cuisson et de diversité (hors la diversité des viandes distribuées), permet de s’affranchir d’un certain nombre de manipulations.
Les quantités sont définies en fonction d’un pourcentage du poids corporel. En général, 2 % lorsqu’un chien doit maigrir, 2,5 % pour rester stable et 3 % pour prendre du poids. Le problème avec ce mode de calcul est qu’il ne prend pas en compte les particularités individuelles du chien pour calculer son besoin énergétique exprimé en Kcal. De ce fait, l’ajustement se fera en fonction de la prise ou perte de poids de l’animal, sans mesurer l’incidence sur la cohérence à la fois du besoin énergétique et des besoins nutritionnels associés.
Malheureusement, une ration uniquement composée de ces produits carnés ne permet pas un équilibre optimal. L’absence de fruits et légumes est problématique pour le bon fonctionnement intestinal. En effet, bien qu’étant carnivores, les chiens ont besoin de fibres solubles et insolubles à la fois pour nourrir le microbiote et la flore intestinale, et pour un fonctionnement normal du tractus intestinal. Enfin, en moindre mesure, ils permettent d’apporter des phytonutriments contribuant à une bonne santé générale.
D’autre part, il est facile de se rendre compte en comparant les valeurs nutritionnelles des ingrédients (à l’aide du site ciqual.anses.fr) aux proportions utilisées que le Prey Model est souvent déficient en magnésium, vitamine E, zinc, manganèse, et vitamine D si on ne distribue pas de poisson. A l’inverse des carences, la distribution de 5 % de foie apporte généralement jusqu’à 400 % des besoins en vitamine A. Bien que ces doses n’atteignent pas les seuils toxiques, il convient de s’interroger sur la cohérence de tels niveaux distribués quotidiennement, la vitamine A étant une vitamine liposoluble que le corps est en mesure de stocker et interagissant avec d’autres nutriments et vitamines.
Le BARF
Le BARF reprend les principes du Prey Model en terme de répartition des aliments carnés et de calcul des quantités nécessaires. Cependant, ce dernier autorise les végétaux sous la forme de fruits et légumes mixés et réduits en purée à hauteur d’une cuillère à soupe pour 10kg de poids corporel. Le BARF autorise également l’utilisation d’huiles végétales ou animales, permettant ainsi un meilleur équilibre des acides gras polyinsaturés de la ration.
Compte tenu d’une répartition des ingrédients égale au Prey Model, le BARF présente les mêmes inconvénients en termes d’équilibre, exception faite des fibres, qui bien qu’étant insuffisantes, ont le mérite d’exister au sein de ce modèle, et d’une vision plus souple de l’utilisation des compléments bien qu’étant utilisés généralement de façon empirique.
Le PMR+
Derrière ce terme se cache le terme « Prey Model + », et il nous vient tout droit des États-Unis. Il s’agit d’un compromis idéal entre une ration prey model et une maîtrise des besoins énergétiques et nutritionnels. On pourrait dire que le PMR+ se positionne comme une approche nutritionnelle et scientifique du BARF.
La plupart du temps, il est conseillé de partir d’une base identique au Prey Model : 45/45/5/5, même si en France l’approche tendrait à être de l’ordre de 45/30/7/3+15 % de végétaux.
Partant de cette base, il convient ensuite de calculer le besoin énergétique de l’animal ainsi que ses besoins nutritionnels, et d’adapter les rations en conséquences.
De ce fait, le PMR+ encourage l’utilisation de fruits et légumes, mais aussi de compléments lorsque l’alimentation ne suffit pas à couvrir tous les besoins (ce qui est possible en cas de restriction calorique lorsqu’un animal doit perdre du poids, ou lorsqu’il souffre d’intolérances). Il autorise également l’utilisation raisonnée et bien choisie de féculents afin de répondre à un besoin énergétique accru ou d’équilibrer la ration. Les huiles sont choisies pour obtenir le parfait ratio omega3/6, qu’elles soient végétales ou animales.
Le point positif majeur est la maîtrise des apports tout en conservant un esprit ouvert sur l’équilibre qui peut se faire sur une semaine maximum, en sélectionnant les nutriments qui peuvent l’être ou non.
Le point négatif peut être une certaine difficulté à se lancer dans une approche plus scientifique et calculée.
Enfin, si vous souhaitez changer l’alimentation de votre chien, n’hésitez pas à vous faire aider par des professionnels ou des passionnés avertis qui pourront vous orienter vers une approche individualisée pour votre chien. N’hésitez plus, vous ne serez pas déçu !
