Qui est Ian Petrovitch Pavlov ?
Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936) était un médecin et physiologiste russe, devenu célèbre grâce au Prix Nobel de Physiologie ou médecine qu'il a reçu en 1904 afin de le récompenser pour ses travaux sur la physiologie de la digestion. Parmi ces travaux, l’expérience la plus connue est celle du « chien de Pavlov ». Elle a permis de mettre en lumière les réflexes conditionnels et le principe du conditionnement classique.
L’expérience du chien de Pavlov
A la fin des années 1880, le scientifique Ivan Pavlov effectuait des recherches sur la salivation des chiens dans le cadre de ses études sur la physiologie de la digestion. Pour ce faire, il eut l’idée d’équiper un chien d’une fistule salivaire, une sorte de tube à essai destiné à recueillir la salive produite par la glande salivaire de l’animal.
Après avoir placé de la nourriture dans la gueule du chien, il en observait l’effet sur la réponse salivaire du chien. Au fur et à mesure de son expérience, Pavlov remarqua que le chien se mettait à saliver avant même qu’on le nourrisse. Le chien se mettait donc produire davantage de salive juste à la vision de l’aliment qu’on allait lui mettre dans la gueule, en anticipant le moment où cela allait réellement arriver.
Fort de cette découverte, Ivan Pavlov voulu aller plus loin afin de savoir si un stimulus neutre (qui ne provoque aucune réponse) tel qu’un son de cloche pouvait aussi déclencher le même phénomène de salivation chez le chien de la même façon que le stimulus porteur de sens pour le chien (la nourriture).
Pour la suite de son expérience, il a donc fait sonner une cloche à chaque fois qu’il présentait de la nourriture à son chien. Puis, au bout d’un certain temps, Pavlov a continué à faire sonner la cloche sans présenter la nourriture à l’animal. Le chien se mettait alors à saliver au simple son de la cloche. Le stimulus neutre (le son de cloche) initialement était devenu un stimulus porteur de sens pour le chien à l’issue d’une période de conditionnement. Le chien avait fini par associer ce son de cloche à l’imminence d’une distribution de nourriture.
Au travers de son expérience, Pavlov a ainsi mis en évidence ce qu’on appelle désormais le conditionnement pavlovien (ou conditionnement classique) et les réflexes conditionnels, ces réactions involontaires de l’organisme provoquées par un signal extérieur.
Un peu de vocabulaire
Dans l'expérience de Pavlov :
- le son de cloche est appelé le stimulus neutre avant le conditionnement,
- la nourriture est appelé le stimulus inconditionnel,
- la salivation à la présentation de la nourriture seule (avant le conditionnement) est appelée la réponse ou le réflexe inconditionnel,
- la salivation du chien après le conditionnement est appelée la réponse/réflexe conditionnel (ou comportement répondant),
- le son de cloche après le conditionnement devient un stimulus conditionnel.
Le conditionnement classique dans l’éducation canine
Le principe du conditionnement classique de Pavlov, également appelé conditionnement répondant, s’applique dans la vie quotidienne de nos chiens domestiques sans que l’on en ait forcément conscience. Il est à la base de l’apprentissage par association.
Chez le chien, le conditionnement classique s’opère lorsque le stimulus conditionnel (exemple : un son) précède de quelques secondes le stimulus inconditionnel (exemple : présentation de nourriture) et que l’association entre ces deux stimulus est répétée plusieurs fois sur une certaine période.
Par exemple, tous les jours, on fait du bruit avec la laisse que l’on prend avant de partir en promenade avec son chien. Au bout de quelques temps, le simple fait de prendre la laisse suffit à déclencher une excitation chez le chien, en anticipation de la promenade. Le chien y a été conditionné.
Il y a une extinction progressive de l'efficacité du stimulus conditionnel (bruit de la laisse…) lorsqu'il est présenté seul plusieurs fois de suite. Dans notre exemple précédent, si le bruit de la laisse n’est pas immédiatement suivi du départ en promenade plusieurs jours d’affilée, le chien va finir ne plus manifester de joie au son de sa laisse.
On peut par exemple utiliser ce principe d’extinction pour « déconditionner » un chien qui se met à aboyer au son de la sonnette d’entrée. S’il se met à aboyer, c’est par ce qu’il est excité et qu’il a associé au bruit de la sonnette l’arrivée imminente d’un invité à la maison. Si vous vous mettez à sonner « pour rien » sans que personne n’arrive ensuite, votre chien ne finira alors par cesser d’aboyer quand il entendra la sonnette. Pour être efficace, cet « exercice » doit être répété plusieurs fois par jour pendant une certaine période.