Myosite des muscles masticateurs : définition, causes et races prédisposées
Une myosite des muscles masticateur, ou myosite éosinophilique des muscles masticateurs, est une inflammation des muscles de la mâchoire du chien. Ce sont plus exclusivement les muscles de mastication et plus précisément les muscles temporaux et masseters qui sont touchés par cette maladie auto-immune.
En cause, des anticorps dirigés contre les fibres musculaires de type 2 « s’attaquent » anormalement à ces muscles en créant une inflammation de ces derniers, une contracture puis une destruction des fibres musculaires.
On suspecte une origine héréditaire de l’affection chez certaines races de chien comme le Cavalier King Charles et le Berger Allemand qui y seraient prédisposés.
Myosite des muscles masticateurs chez le chien : les symptômes
La maladie peut commencer brutalement et évoluer rapidement (forme aiguë) ou apparaitre de façon plus progressive en s’installant dans le temps (forme chronique). La forme aiguë est plus rare que la forme chronique de la maladie.
La myosite des muscles masticateurs se manifeste par un gonflement des muscles de la mâchoire ainsi qu’une douleur à l’ouverture de la gueule et lors de la palpation. Le chien est alors dans l’incapacité de s’alimenter et de boire.
En plus de ces signes cliniques, on peut observer d’autres symptômes tels :
- qu’une exophtalmie, c’est-à-dire une « sortie » des yeux du globe oculaire. Les yeux apparaissent alors comme exorbités, autrement dit anormalement proéminents ou « globuleux ». Ce phénomène est lié à une inflammation concomitante du nerf optique qui, s’il est trop étiré, peut aller jusqu’à provoquer la cécité brutale (perte du sens de la vue) de l’animal,
- de la fièvre,
- un gonflement de certains ganglions.
Quand la maladie est chronique ou qu’elle n’est pas prise en charge assez rapidement, les fibres musculaires sont détruites et remplacées par du tissu fibreux. Cette fibrose musculaire rend alors impossible l’ouverture de la gueule. Le chien se retrouve alors dans l’impossibilité physique de se nourrir et de s’abreuver, ce qui peut le conduire à son décès ou à la nécessité de l’euthanasier.
Le diagnostic de la myosite des muscles masticateurs
Le diagnostic de la myosite des muscles masticateurs repose avant tout sur deux examens :
- le dosage des anticorps antifibre musculaires de type 2M dans le sérum,
- la biopsie musculaire suivi d’un examen histologique.
Le vétérinaire pourra également avoir recours à des examens complémentaires comme une électromyographie ainsi que des analyses sanguines et urinaires.
Le traitement de la myosite des muscles masticateurs
Plus le traitement est mis en place tôt, plus il sera efficace et plus il aura de chances de permettre à l’animal de récupérer l’usage de sa mâchoire.
Il repose sur l’administration de médicaments corticoïdes à dose immunosuppressive sur une longue durée (au minimum 6 mois) pour éviter au maximum les rechutes suite à l’arrêt du traitement. Les doses de ces médicaments seront réduites progressivement. Le vétérinaire peut également choisir d’associer ou de remplacer ces corticoïdes par des médicaments immunosuppresseurs.
Il est impératif de bien respecter les posologies et les durées de traitement prescrites afin d’éviter les rechutes et cela même si les symptômes du chien se sont atténués ou ont disparu. Certains chiens auront besoin d’un traitement pour tout le reste de leur vie.
Quand les fibres musculaires sont déjà fibrosées, le traitement n’a hélas que très peu d’efficacité.
