Qu’est-ce qu’un strongle respiratoire ?
On appelle un strongle respiratoire, un ver rond (ou nématode) visible à l’œil nu, blanc ou rosé, qui mesure entre 1 et 2cm de long pour un diamètre de 0,3mm.
Chez le chien, le strongle respiratoire le plus répandu s’appelle Angiostrongylus vasorum.
Il a la particularité de se nourrir du sang de son hôte et de se loger surtout dans le cœur droit et l’artère pulmonaire des chiens. A ce titre, ils peuvent être responsables de troubles respiratoires et d’une insuffisance cardiaque.
Comment un chien s’infeste-t-il ?
Comprendre le cycle de vie de A. vasorum
Si un chien ingère un mollusque (escargots ou limaces) infesté de larves de A. vasorum, sous leur forme L3, il va lui-même s’infester.
Les larves sont alors libérées dans son tube digestif puis elles passent successivement par ses ganglions lymphatiques (où elles passent alors aux stades larvaires L4 et L5) puis dans sa veine cave pour atteindre le côté droit de son cœur. C’est dans cet organe que les vers femelles adultes se mettent à pondre de nouvelles larves L1 qui :
- soit remontent dans la trachée du chien où elles sont avalées puis éliminées dans le milieu extérieur,
- soit passent dans d’autres tissus du chien. On peut ainsi retrouver des parasites dans les reins, les yeux, le foie ou même le cerveau du chien !
Les larves L1 libérées dans les milieux extérieurs infestent alors les mollusques présents dans lesquels elles passent successivement aux stades larvaires 2 et 3. Les mollusques constituent ainsi les hôtes intermédiaires de A. vasorum.
Chiens et zones à risques
Les chiens sont donc les hôtes définitifs du strongle respiratoire et s’infestent en mangeant des mollusques eux-mêmes infestés.
Les chiens les plus à risque sont donc les chiens qui ont tendance à manger tout et n’importe quoi. C’est particulièrement le cas des chiots ou des chiens atteints de pica, et, en particulier, ceux qui vivent ou se rendent à la campagne. Les chiens de chasse, de troupeaux et les chiens qui vivent en extérieur sont aussi particulièrement exposés.
Géographiquement, ces vers peuvent être présents sur tout le territoire français mais ils sont souvent plus présents dans le Sud ou le Sud-Ouest de l’Hexagone. Les autres pays européens comme la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, le Danemark ou le Royaume Uni n’en sont pas non plus épargnés.
Les symptômes de l’angiostrongylose
L’infestation par le ver A. vasorum est responsable d’une maladie du chien qu’on appelle l’angiostrongylose.
Elle peut se manifester sous 2 formes :
- une forme chronique qui laisse apparaître des symptômes sur plusieurs mois voire sur plusieurs années. Le chien présente alors de façon très progressive des difficultés respiratoires et de la toux. Ces problèmes respiratoires sont liées à la présence de ver dans l’appareil cardio-pulmonaire du chien. L’état général de l’animal peut également s’altérer peu à peu. On peut également observer une baisse de son appétit et un amaigrissement.
- une forme aiguë qui peut s’avérer mortelle en quelques jours. Elle peut être liée à l’apparition d’une insuffisance cardiaque droite ou à la présence de vers dans le cerveau de l’animal.
Dans certains cas, l’infestation de l’animal par des strongles respiratoires n’entraîne aucun symptôme.
Ces animaux jouent alors le rôle de réservoir pour le parasite car ils lui permettent tout de même de disséminer des larves dans le milieu environnant. A noter que les renards peuvent aussi être infestés par ces parasites et constituer un réservoir de larves.
Comment traiter son chien ?
L’infestation par des strongles respiratoires se traite grâce à l’administration de vermifuges efficaces contre ce type de parasites.
Pour cette indication, il existe actuellement sur le marché des médicaments vétérinaires disponibles sous forme :
- de pipette à action systémique à appliquer sur la peau de l’animal mais pour laquelle le médicament passe dans tout l’organisme du chien,
- de comprimés à avaler.
Ces produits peuvent aussi être prescrits par un vétérinaire à titre préventif, chez les chiens particulièrement exposés au risque d’infestation.