Malgré le fait que ce soit gênant pour vous ou vos invités, un chiot qui saute, qui est excité et qui a envie de jouer, adopte une attitude tout à fait normale et naturelle. Cependant, comme tout comportement, s’il devient excessif et ingérable, on trouvera alors des solutions pour le réguler et permettre une bonne intégration au groupe social et une meilleure cohabitation maître/chien.
La réponse aux besoins de dépense
Tout d’abord, et avant toute chose, il est très important de répondre aux besoins de dépense du chiot car vous imaginez bien qu’un chiot qui est bien dépensé ne pensera qu’à une chose une fois rentré à la maison : dormir et non pas sauter et mordiller tout le monde.
J’entends souvent des maîtres se plaindre de l’excitation ingérable de leur chiot, mais lorsque je leur demande comment dépensent-ils leur chiot, seules deux ou trois sorties dans le jardin par jour sont proposées et ce n’est bien entendu pas suffisamment pour canaliser la grande énergie des chiots (et des chiens de manière générale).
Ainsi, avant de vouloir gérer un problème concret, il faut se poser la question « pourquoi » est-ce que ce comportement apparait ? Et dans le cas de l’excitation et l’agitation du chiot, dans la plupart des situations, c’est un manque de dépense qui est en cause.
Comment répondre aux besoins de son chiot ?
Les balades
Un chiot a besoin de sortir de chez lui, de son jardin, et ce tous les jours. Bien entendu pour respecter son temps de sommeil et son développement, les balades ne dureront pas des heures. Toutefois, un chiot aura besoin de 20 à 30 minutes de balade quotidiennement (selon la race et l’énergie à évacuer).
Les jeux
Les séances de jeux permettent à la fois de renforcer la relation entre le maître et son chiot mais aussi de dépenser le chiot et même de lui apprendre à se calmer sur demande.
Exemple d’un jeu éducatif et ludique à proposer à son chiot pour lui apprendre le retour au calme immédiat, on l’appelle le jeu du ON/OFF et voici comment le mettre en place en 3 étapes simples :
Étape 1 : avec une corde à nœuds (ou tout type de jouet avec lequel vous pourrez proposer un jeu de tirage à votre chiot), invitez votre chiot à « chopper » le jouet.
Votre attitude : voix enjouée, posture courbée.
Étape 2 : laissez votre chiot tirer sur le jouet, sans le lâcher des mains et faites des mouvements allant de droite à gauche : ne restez surtout pas en statique, cela pourrait blesser votre chiot.
Votre attitude : soyez dans la même énergie que votre chiot, incitez-le à continuer et ayez toujours une posture courbée, c’est très important pour la suite.
Étape 3 : après quelques secondes (n’attendez pas que votre chiot soit trop excité), redressez-vous tout en tenant toujours le jouet et donnez une indication d’arrêt « stop » ou « tu lâches » par exemple.
Votre attitude : vous êtes droit comme un « i » et statique, ne cherchez pas à retirer le jouet de la gueule de votre chiot. Ayez une voix ferme, sans crier ni s’énerver, un simple « stop » ferme et sûr.
Si votre chiot lâche le jouet, attendez quelques secondes (demandez-lui un assis par exemple pour un retour au calme bien clair) puis, reprenez l’étape 1. Ainsi votre chiot comprend que lorsqu’il renonce, lorsqu’il se calme, il obtient ce qu’il veut : renoncer, c’est gagner !
Si votre chiot ne lâche pas, c’est peut être que vos deux attitudes (celle du jeu et celle de l’arrêt) ne sont pas suffisamment claires pour votre chiot. Veillez à bien distinguer les deux temps de ce jeu à travers votre voix et votre posture.
Vous pouvez également troquer si votre chiot ne veut vraiment pas lâcher mais ce sera en dernier recours. Le troc peut se faire avec une friandise ou un autre jouet d’une valeur similaire pour votre chiot.
Les rencontres avec des congénères
Le chien est un animal social, il a besoin de communiquer avec ses congénères et cela permet en plus de renforcer et/ou maintenir les codes canins.
De plus, les rencontres congénères pour un chiot sont essentielles car elles lui permettent de se socialiser mais aussi d’apprendre auprès de chiens adultes équilibrés. En effet, un chien adulte équilibré (veillez à bien contrôler les rencontres pour ne pas faire vivre de mauvaises expériences à votre chiot) pourra venir « remettre en place » un chiot qui va trop loin et qui est trop agité.
Les rencontres congénères, en plus d’être indispensables pour le développement et la socialisation de votre chiot, permettront alors un travail complémentaire à celui que vous mettez déjà en place au quotidien.
Les odeurs
Puis, pour finir, les chiots ont besoin de se dépenser de manière olfactive. L’odorat étant le premier sens développé chez le chien, il est essentiel de le stimuler au quotidien.
Comment stimuler l’odorat de mon chiot ? Quelques exemples :
- Lui proposer des balades régulières, dans des endroits variés et stimulants.
- Le laisser sentir et renifler, laisse détendue ou en toute liberté. En clair : bien prendre son temps lors des balades, ne pas l’empêcher de sentir tous les messages laissés par les copains.
- Lui proposer des jeux de pistage en cachant des friandises dans le salon ou le jardin sans qu’il ne les voit pour ensuite l’inviter à chercher et l’accompagner dans cette démarche.
Le renforcement inconscient
Puis, lorsque l’on a réglé le problème de dépense du chiot, on en arrive à remettre en question l’attitude du maître et surtout sa cohérence.
Je m’explique : lorsqu’un chiot nous saute dessus ou qu’il nous mordille, la première chose que l’on fait généralement c’est le repousser. En le repoussant on lui parle, on le regarde, et parfois même on le touche pour le repousser physiquement.
Et bien sachez que ces trois éléments là, même s’ils sont proposés avec une attitude mécontente de la part du maître, vont faire plaisir au chiot et cela va alors répondre parfaitement à sa demande : c’est à dire avoir toute votre attention.
Si vous lisez cet article, c’est d’ailleurs parce que votre problème n’est pas résolu, la preuve en est donc que la technique de « gronder » son chiot lorsqu’il est trop agité et excité ne fonctionne pas.
Pour résumer : si vous accordez de l’attention à votre chiot lorsqu’il adopte un comportement d’excitation et d’agitation excessif, envers vous, vous ne faites que valider et donc renforcer ce comportement.
D’ailleurs, parfois l’incohérence est même très significative quand on voit des maîtres rigoler et caresser leur chiot lorsqu’il leur saute dessus (peut-être parce qu’à ce moment là le chiot n’est pas trempé et plein de boue…). Mais sachez que le chiot ne connait pas et ne peut surtout pas intellectualiser la différence entre « je suis mouillé : je ne saute pas » et « je suis prope : je peux sauter et dire bonjour comme je veux ».
Ainsi, si vous ne voulez pas que votre chiot saute : interdisez tous les sauts. Mais alors comment faire ?
Les solutions pour calmer un chiot agité
Si l’ignorance ne fonctionne pas, si votre chiot insiste encore et toujours, c’est peut-être que vous n’êtes pas suffisamment patient pour cela. Essayez vraiment d’aller au bout et surtout de proposer cette attitude à votre chiot systématiquement, à chaque fois qu’il est trop agité.
Mais dans tous les cas, d’autres solutions existent et ce sont les indications de renoncement et de retour au calme qui vous permettront d’avancer et surtout proposer une attitude cohérente à votre chiot.
Pour cela, l’indication « stop » (apprise dans le jeu ON/OFF) sera très importante. Mais aussi l’indication « au panier » qui signifie un retour au calme dans la zone refuge du chien. N’hésitez pas à consulter notre article dédié à l’apprentissage de cette indication pour la mettre en place le plus tôt possible avec votre chiot.
Et enfin, il y a ce que l’on appelle l’isolement social. Le chien, comme évoqué précédemment, étant un animal social, sa pire « punition » sera de se retrouver seul. Ainsi, servez-vous de cela pour lui faire comprendre que son attitude (d’agitation) engendre quelque chose de négatif (l’isolement).
Alors attention, l’isolement ne doit pas durer plus de 5 ou 10 minutes, sinon le chiot ne comprendra même plus pourquoi il est là et surtout l’isolement ne doit pas être proposé dans un lieu riche en stimulations (comme dehors par exemple) sinon le chiot ne verra absolument pas cela comme quelque chose à éviter. Choisissez donc un lieu neutre (garage ou toilettes par exemple) pour isoler votre chiot quelques minutes. Au retour, ne récompensez pas votre chiot mais ne soyez pas non plus dans la continuité de la « punition » : ignorez-le simplement et vaquez à vos occupations.
Quelle attitude adopter ?
- Être à l’initiative des contacts : c’est à vous de décider quand est-ce que vous voulez jouer avec votre chiot ou le caresser.
- Ignorer son chiot : s’il demande de l’attention, on l’ignore (ne pas parler, ne pas toucher, ne pas regarder : en clair on lui tourne le dos) et lorsque le chiot est passé à autre chose : on l’invite à venir vers nous.
- Être cohérent et ne pas valider et donc renforcer des comportements que l’on interdit parfois.
- Ne pas s’énerver : le calme sera votre meilleur atout. Si vous êtes énervé, votre chiot ne sera pas serein et ne vous fera pas confiance. Soit il aura peur de vous, soit il prendra cela comme un jeu donc dans tous les cas : restez zen et sûr de vous.