En effet, le chien n’a pas les capacités intellectuelles pour ressentir une quelconque rancune et ne peut donc pas comploter dans votre dos pour se venger d’une éventuelle erreur que vous avez faite ou une punition que vous lui auriez fait subir.
En revanche, le chien est un animal qui associe très rapidement une situation à un contexte précis et peut ainsi se montrer très méfiant face à certains événements. Je m’explique par un exemple : si un chien a été ne serait-ce qu’une fois grondé et/ou puni suite à une bêtise faite en l’absence de ses maîtres, il se peut qu’il associe donc le retour de ses maîtres à ce « traumatisme » et soit donc méfiant lors de ces moments.
Alors souvent, j’entends les maitres me dirent « regardez mon chien est dans son coin les oreilles baissées, il sait qu’il a fait une bêtise »… Eh bien non, car vous remarquerez à coup sûr que même si aucune bêtise n’a été faite, le chien aura pourtant le même comportement de crainte. Et ce tout simplement parce qu’il a associé le retour de ses maîtres à une punition, il cherche donc à éviter tout contact, on appelle d’ailleurs cela un retrait social : le chien décide de se tenir à distance de ce qui lui a procuré par le passé un goût amer (l’humain qui donne une punition).
D’où l’importance d’ailleurs de bien comprendre le fonctionnement du chien, car en effet, punir un chien après coup, n’aura aucun impact positif sur son éducation, d’une part, et d’autre part, cela pourra venir « traumatiser » le chien (j’utilise le mot traumatisme avec des pincettes car selon le chien, son caractère et son vécu, le traumatisme sera plus ou moins important).
La notion de vengeance chez le chien
La notion de vengeance attribuée au chien est une grave erreur car cela voudrait dire que l’on fait preuve d’anthropomorphisme et que nous ne considérons donc pas le chien tel qu’il est réellement. Eh oui, la rancune et l’envie de vengeance sont des ressentis purement humains et le chien, en plus de vivre dans le moment présent, n’a pas les capacités intellectuelles pour établir des plans de vengeance.
La notion de temps chez le chien
Parlons néanmoins de cette notion de temps chez le chien. Il a été prouvé en effet que le chien était un animal qui vivait dans l’instant présent et que donc, si l’on punissait un chien d’un acte passé, il ne saurait pas vraiment pour quelles raisons il est sanctionné. C’est un fait et cela effectivement se constate tous les jours.
En revanche, il est important de souligner le fait que cela ne signifie pas que le chien n’a pas de mémoire, car, au contraire, les chiens peuvent se souvenir des moments heureux comme des moments traumatisants.
J’en reviens donc à la notion de conditionnement et aux associations ! Prenons l’exemple tout bête du vétérinaire par exemple : un chien ne va pas se montrer craintif face à un vétérinaire parce qu’il lui en veut de l’avoir piqué lors de la précédente visite, il va se montrer craintif car à chaque fois qu’il met les pattes et la truffe dans cet endroit, il s’y passe des choses pas très agréables pour lui. C’est d’ailleurs pour cela que nous conseillons vivement aux propriétaires de chiens d’aller régulièrement au cabinet vétérinaire, ne serait-ce que pour faire peser le chien ou pour acheter un produit, un médicament, un anti-parasitaire, etc. En clair, à chaque fois que vous vous rendez chez votre vétérinaire pour autre chose que pour faire examiner votre chien : emmenez-le .
C’est donc la même chose chez vous lorsque vous rentrez : ne grondez jamais votre animal pour des bêtises faites en votre absence, car votre pauvre chien ne comprendra pas pourquoi et vous considérera ainsi comme un être non fiable, non rassurant, non protecteur, etc. Ce genre d’attitude peut même engendrer une grave rupture dans la relation du maître et de son chien, alors soyez vigilant quant à votre attitude face aux bêtises de votre animal.
Le chien n'est pas rancunier
Donc, vous le savez désormais : le chien n’est pas un animal rancunier ! Il réagit simplement face à des situations qu’il a déjà vécu ou qui lui ont laissé un souvenir amer. Et pour certains chiens, on parle même de phobie post traumatique quand la situation vécue a été vraiment très inconfortable (et c'est un euphémisme). Il pourra donc se montrer méfiant, soumis, fugueur, voire agressif, face à des personnes ou des lieux qui font écho pour lui à une situation traumatisante. On ne parle ainsi pas de rancune mais d’identification précise de la cause de son mal-être : un homme avec un chapeau qui l’aurait maltraité par le passé, un groupe d’enfants qui l’aurait un peu bousculé et manipulé comme une peluche lorsqu’il était chiot, etc.
Et lorsque le chien se montre méfiant ou agressif, par exemple, envers un groupe d’enfants, ce n’est absolument pas parce qu’il leur en veut, c’est simplement parce qu’il se rappelle que ce genre de situation précédemment vécue, lui a porté préjudice. On pourrait d’ailleurs faire le raccourci suivant : le chien « attaque » avant d’éventuellement se faire attaquer ! C’est un réflexe de protection, tout simplement.
Et pour finir, n’oubliez jamais : si votre chien fait des bêtises en votre absence, cherchez pourquoi ! Est-ce parce qu’il s’ennuie ? Qu’il n’est pas suffisamment promené avant vos absences ? Parce qu’il n’arrive pas à gérer la frustration d’être seul ? Parce que vous ne lui avez jamais appris à être seul et surtout à être serein face à ces moments là ? Parce qu’il est malade ? Parce qu’il angoisse ? Et j’en passe. A vous de trouver pourquoi votre chien fait des bêtises pour pouvoir travailler et proposer ensuite des solutions adaptées, et surtout efficaces, à votre animal.
- Votre chien s’ennuie ? Laissez-lui un jouet d’occupation.
- Votre chien ne gère pas la frustration ? Mettez en place ou remettez en place des règles de vie claires à la maison.
- Votre chien stresse ? Apprenez-lui progressivement et en douceur qu’être seul : c’est cool ! Et surtout, réduisez son espace de liberté pour le rassurer.
- Votre chien extériorise son trop plein d’énergie et retourne votre salon ? Sortez-le ! Proposez-lui des balades en dehors de son jardin et proposez-lui une dépense olfactive, intellectuelle et physique.